L’émouvant hommage du base jumper Matt Blank à son coéquipier Ian Flanders

La discipline du Base Jump est la plus meurtrière, statistiquement, un pratiquant décède chaque mois. C'est pourquoi Matt Blank s'était décidé à écrire des lettres à ses amis et sa famille, au cas il venait à mourir en saut. Il nous fait la lecture de celle qui était destinée à Ian Flanders, son meilleur amie et coéquipié, arraché à la vie avant lui. 

"Ian, si tu lis cette lettre, cela veut dire que la journée s'est mal passée."

Des mots lourd de sens pour deux oiseaux à qui on a enlevé les ailes, mais qui jamais n'ont arrêté de voler. 

"Avant tout, je voudrais te dire que je suis désolé. Tu es le seul à qui j'écris des excuses. Je sais que tu plaçais la barre très haut, et je suis désolé de ne pas avoir réussi à te suivre. Sache que quoiqu'il arrive, à mes yeux, tu as toujours surpassé tes attentes. Assures-toi que personne ne se sente responsable de ce qui m'est arrivé. Mon Dieu comme je suis heureux d'être parti avant toi ! J'ai toujours pensé qu'on vieillirait ensemble, qu'on élèverait des petites têtes brûlées tous les deux et que le jour où on serait vieux, en maison de retraite en train de manger de la bouillie, on serait allé faire notre dernier saut sans parachute. Mais si on n'était pas parti ensemble, je n'ai aucune idée de ce que j'aurais fait de ma vie sans toi. Je veux dire, merde, chaque petit détail de mes dernières volontés sont reliées à toi, je suis toujours parano à l'idée que tu meurs le premier. Merci d'être qui tu es, Ian. Je n'ai pas rencontré d'être plus authentique que toi de ma vie. (…) "

"Je sais qu'on laisse derrière nous beaucoup de projets à moitié finis, de murs non gravit. Mais je n'aurais jamais pu rêver meilleur partenaire. Il y a quelque temps, quelqu'un m'a demandé ce qui faisait de toi un si bon coéquipier, la réponse était simple. J'ai dit que (…) toi, tu as toujours pensé qu'une collaboration consistait à rendre plus fort ton coéquipier, moi. Et c'est ce qui faisait de toi le meilleur partenaire du monde. On est allé bien plus loin que ce que j'aurais pu imaginer. J'ai appris tellement de toi qu'il m'est impossible de tout mettre dans cette lettre, et toutes les leçons que j'ai apprises de toi ont radicalement changé ma vie, pour le meilleur."

C'est en Turquie que Ian sauta pour la dernière fois. "Le sauts le plus simple de tous nos sauts. Vraiment facile. Il voulait faire un backflip… Je l'ai regardé partir." 

Filmé par la télévision locale, on peut voir le parachute de Ian s'ouvrir mais s'emmêlé. Ian rejoint alors Dean Potter, décédé peu de temps auparavant. 

"C'est très difficile, très difficile, de dire à quelqu'un tout ce qu'on veut lui dire à chaque fois qu'on le voit. Comment peut on exprimer ce qu'on ressent à quelqu'un, en sachant que si on ne le fait pas, ça pourrait être la dernière opportunité qui nous est offerte… Alors je lui disais que je l'aimais, tout le temps. Et même quand je ne le faisais pas, on avait seulement qu'à se regarder, et je savais qu'il savait. Parce qu'il était conscient que la seconde suivante on pouvait ne plus être là."

JUDE

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