INTERVIEW EXCLUSIVE DE MAX GRÉGOIRE



Maxime Grégoire est le 4ème rider français le plus présent sur le championnat du monde IFMXF. Plusieurs victoires sur le Whip Contest et des tentatives de Volt lui ont permis de se faire remarquer sur la scène internationale.  The Rider Post a voulu en savoir un peu plus sur sa façon de voir le FMX et sur ses objectifs.

Salut Max, ça roule ? Comment se passe la vie du côté de Narbonne ?
Ecoutes, ça se passe pas trop mal ! J’ai pu rouler un peu malgré l’hiver de merde qu’on a eut. Maintenant le soleil revient, je roule, je délire avec David (Rinaldo), je fais la fête, j’ai ma copine à la maison…je pense avoir la belle vie et j’essaie d’en profiter au maximum !

Apparemment vous avez réalisé un bon park avec David ?
Ca fait presque un an qu’on a commencé à le monter. Maintenant on a deux réceptions, trois rampes et un kick en terre, et comme ça ne nous suffit pas, le bulldozer revient très bientôt pour faire pousser les tas de terre ! Il est en constante évolution, et on a encore pas mal d’idées. D’ici la fin de l’année on devrait avoir 7 ou 8 jumps différents sur le park. Sans oublier le bac à mousse qui se remplit doucement mais surement…

Cette saison, tu as participé à trois épreuves du championnat du monde IFMXF, à Cologne, Linz et Munich. Malheureusement, tu n’as jamais pu entrer en finale…qu’est ce qu’il te manque pour passer cette marche ?
Il me manque du niveau tout simplement ! J’ai besoin de peaufiner mes tricks regular, et d’au moins deux grosses variations de flip en plus, du genre flip grab ou flip ruler, pour éventuellement me rapprocher des portes de la finale. Ou bien, un Volt, mais ça c’est une autre histoire ! Je manque d’expérience, il faut bouffer du run pour prendre les bonnes habitudes, les bons reflexes… C’est une chose de poser ses gros tricks à la maison, mais les faires tous dans un même run sans erreur, ça complique énormément l’affaire ! Rajoute le stress à tout ça et tu obtiens un méchant cocktail ! En tous cas, il y’a du boulot ! Devant ça trille pas les lentilles et si un jour j’atteint une finale, ce sera déjà une victoire pour moi. 

En revanche, tu es un habitué du whip contest, sur tes trois dernières participations, 2 victoires et 1 troisième place ! Qu’est ce qui te plait dans cette épreuve ?
Ce n’est pas vraiment une épreuve, c’est peut-être ça qui me plait… Se faire un tchou-tchou whip à 9 riders, c’est trop bon ! Et puis le whip c’est symbolique, ça représente vraiment bien le sport. Une seule et même figure, des milliers de façon de la faire ! Tu as toujours l’impression que tu peux envoyer encore plus ton whip, que tu ne l’as pas poussé à 100%. J’adore faire des whips pour ça, c’est la quête impossible du whip parfait qui fait que tu recommences encore et encore…

Sur l’IFMXF justement, on t’a vu tenter à plusieurs reprises, et presque poser parfaitement à Cologne, le Volt ! Est-ce que tu continus à travailler cette figure ? 
Je l’ai laissé de côté cet hiver, faute de bac à mousse pour le travailler. Je me suis réveillé il y’a deux mois, et je suis allé chez Guillaume Faurie qui a eut la gentillesse de m’accueillir chez lui pour le rebosser. J’ai énormément galéré pour le refaire, surtout que j’ai toujours en mémoire le cubitus que j’ai laissé au fond du bac en le travaillant…mais à force de m’acharner, c’est revenu ! Là, je veux en bouffer pour prendre de la confiance et j’espère bien qu’il fera bientôt parti de ma trick-list !

Penses-tu que l’évolution du FMX passe par ce genre de « body varial » ?
Je pense que l’évolution passera par les envies et les défis que les riders auront. C’est quasi impossible aujourd’hui d’avoir dans son répertoire tous les tricks qui existent déjà… Si chaque rider exploite une spécialité qu’il apprécie, cela apporte de la nouveauté et de la fraicheur. C’est ce que Tom Pagès fait avec ses body varials, et je pense que c’est ça qui lui permet d’être sur le devant de la scène aujourd’hui. Il y’aura toujours des possibilités d’innover à l’endroit comme à l’envers, mais c’est vrai que le filon des body varials n’est pas encore très exploité. A force d’imagination, de travail et de talent, on devrait pouvoir encore admirer de belles choses en FMX !

Et au fait, c’est comment l’ambiance sur le championnat du monde IFMXF ?
C’est top ! Tout le monde est très accueillant, il y’a beaucoup de respect entre tous les pilotes…et puis avec tous les français qui roulent là-bas je ne suis pas trop dépaysé ! Vu le niveau qu’il y’a maintenant, c’est aussi l’occasion de voir un paquet de gros tricks, on en prend plein les yeux ! L’organisation est bien huilée, cela permet de bien se concentrer sur ce qu’on a à faire. C’est important car il y’a assez de pression comme ça. Les parks ne sont pas dangereux et même si les journées sont longues et stressantes, c’est génial de faire ce genre d’évènements !

En mars dernier à Londres, tu as participé au record du monde de backflip simultanés (18 au total) avec la troupe de Travis Pastrana, le Nitro Circus…quel souvenir en gardes-tu ?
Mitigé… D’un côté c’était excitant de faire ce genre de défi, c’est impressionnant d’être autant à flipper en même temps ! Mais, la journée a été endeuillée par le décès d’Eigo Sato, que nous avons appris quelques heures avant le show… Le cœur n’était pas vraiment à la fête. Nous avons quand même roulé par respect pour lui, mais dans ma tête je n’étais pas vraiment sur la moto…

Alors, c’est quoi la suite pour Max Grégoire ? Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?
Pour l’instant, j’ai quelques shows prévus pour cet été, et je vais profiter du temps qui me restera pour travailler mes variantes et mes volts, histoire d‘être plus affuté ! Même si j’aimerais me refaire une NOTJ (Night Of The Jumps : étape du championnat du monde IFMXF) d’ici la fin de l’année, le vrai objectif, c’est l’année prochaine ! Je vais travailler pour sortir du fond du classement et essayer de me rapprocher des finales. J’ai vraiment envie de m’envoyer des Volts sur longue distance ! Mais avant tout, je veux continuer de m’amuser, c’est ça la base !

Merci vieux d’avoir pris un peu de temps pour les lecteurs du Rider Post, et comme le veut la coutume (oui…ba faut bien la lancer !), quelques questions pour te connaître un peu mieux. 
En un mot :

Un plat : Le cookie qui fait rire
Un film : Las Vegas Parano
Un son : DRUM & BASS !!!
Un lieu : Royal Hills
Un trick : No hand take off to no hand landing
Un mot : Séééééééérieux ?

ITW par Thomas Deboos