Des policiers en skate, le future des patrouilles de police.



Les agents de police ne sont généralement pas super compatissants avec les skateurs. On les vire des parcs, on leur interdit de sauter des gaps d'à peine deux marches. Mais certains flics sont des perles de riders, des anciens abonnés du skatepark, l'ancienne génération du skate qui, a défaut de devoir chasser les malfrats de la planche d'une zone piétonne, combattent une envie irrépressible de remonter sur une board. Calfeutrés dans leur voitures, ils jaugent les skateurs, et leur désir de shredder, pour finalement se laisser tenter, et pour certains, renouer avec la discipline des années après lui avoir fait ses adieux.

Tapant du nollie shuvit ou du swichtflip pour les plus réguliers, ou bien apprenant les bases pour les autres, tous nous offrent des moments de gaieté et de partages que l'on aimerait voir plus souvent dans les rues.

Des histoires touchantes, dont le Député Miley en est l'exemple. Ce policier s'arrête discuter avec un crew de jeunes ados, en plein tournage dans les rues de L.A à trois heures du matin : "Tu t'es foiré hein ? " dit-il alors à Danny, allongé au sol après avoir raté son gap. Il téléphone même à sa mère, pour lui conter les exploits de son fils et la rassurer. Député Miley finit par s'essayer à la planche à roulettes, au plus grand bonheur des garçons. Pendant plusieurs heures, il va rester surveiller la team, les encourager à coup de checks, le regard bienveillant.

Dans le Wisconsin (USA), c'est une toute autre approche que les policiers de Green Bay présentent. 

Joel Zwicky raconte : " En fait ça a commencé il y a deux ans, j'étais en surveillance de nuit (…) et j'ai pensé : "les gens disent, fais ce que tu aimes et tu ne travailleras pas un jour dans ta vie". Je me dis "comment ça se fait que tu n'as jamais pensé à introduire le skate et la longboard dans ton travail ?".  C'est donc après mure réflexion que Joel proposa son idée à son chef: patrouiller en longboard. "L'objectif de notre chef cette année est d'être davantage engagé auprès de notre communauté, je l'ai pris à part et je lui ai dit que j'avais une idée folle, qui me trottait dans la tête depuis deux ans, et qui allait complètement coller avec notre objectif". Le capitaine Bill Galvin et Joel trouvèrent ainsi un moyen de briser la glace et créer un lien, un dialogue, avec la population : "Vous savez, parfois, l'uniforme nous rend inapprochables". Une innovation qui vise à réconcilier les communauté ride et freestyle avec les forces de l'ordre, qui tendent parfois à marginaliser les skateurs. "Je veux le faire aussi longtemps que je le peux, en espérant que d'autres graviteront autour de cette idée". 

Alors, à quand une session avec les hommes en bleu dans nos rues?

JUDE