Indoor de France : Alice Arutkin et Justin Denel, le clash !



L’indoor de France, la compétition de windsurf qui se déroulait à Paris a fait couler beaucoup d’encre. Et sur les réseaux sociaux, on n’y va pas de main morte. De la menace à l’intimidation, la tension est à son comble entre les deux athlètes.

Explications : Justin Denel, petit frère du windsurfeur Jules Denel, a prit son courage à deux mains. Il a posté il y a quelques jours sur son compte Facebook, un texte dénonçant la ‘honte’ ressentie lors de la remise de prix de la catégorie féminine de l’indoor de Paris.
Alice Arutkin, connue pour être l’une des plus talentueuses rideuses au monde, a remporté la manche slalom. Quand au Jump, s’est Nathalie Cottard, non sponsorisée, qui s’est imposée. Et c’est à ce moment là que l’irréparable s’est produit : Nathalie a littéralement été oubliée lors de la remise des prix, sacrant Alice championne ultime du contest.
Apparemment, la petite Nathalie, qui n’est supportée par aucun sponsor conséquent, faisait de l’ombre. Et on l’a gentiment mise de côté, plaçant ainsi Alice, et ses sponsors, sur le devant de la scène. Injustice donc, ressentie violemment par Justin Denel, qui essuie les insultes et les menaces depuis quelques jours, suite à la publication de son post.

Denel parle au nom du Windsurf

Il continue de préciser qu’il ne cherche pas à prendre partie pour une athlète : « Je m’excuse auprès des personnes que j’ai dû citer dans ce post, notamment Alice (…) mais parfois, pour critiquer un système aussi pourri et injuste que dans ce cas, c’est nécessaire. Ce qui me dérange, c’est que dès qu’on me parle d’Alice c’est pour me parler de sa dernière photo sur insta alors que moi je sais que c’est une super rideuse. Ce n’est pas pour rien qu’elle a gagné ses titres ! Je ne suis pas du tout dans le dénigrement. J’ai un problème avec la représentation du windsurf féminin, pas avec les rideuses féminines ! Il est temps que quelqu’un se mouille sur cette question. J’ai essayé d’être juste, de ne pas être à charge et de reconnaître le mérite de chacun. »

Alice Arutkin, parée pour l'épreuve de saut. @redbull
Alice Arutkin, parée pour l’épreuve de saut. @redbull

Denel debout pour le windsurf !

Il souligne ici deux problèmes : le premier, l’absence de reconnaissance pour les athlètes peu ou pas sponsorisés. On retrouve d’ailleurs cette problématique en surf (et dans d’autres sports comme le BMX par exemple), et par le passé avec Nathalie Lelièvre. Plusieurs fois championne du monde de windsurf dans les années 80, elle n’a jamais profité d’aucune reconnaissance pour ses titres, face Nathalie Simon, très médiatisée.

Un internaute commente : « Alice est une icône du windsurf français mais il faut savoir reconnaître le talent des autres, même s’ils font de l’ombre aux contrats et aux sponsors des gros bonnets »
En second lieu, c’est l’image des athlètes féminines qui est montré du doigt. En effet, le sexy est un des aspects des sports de glisse. Les athlètes ainsi que les médias et les marques en tirent profit tous ensemble. Mais ce qui est critiqué, c’est le marketing du sexy qui, aussi puissant qu’il est, efface l’aspect performances des filles.

Les commentaires fusent : « J’ai trouvé HYPER déplacé la manière dont les compétences sportives des filles lors de leurs épreuves étaient commentées vendredi soir. Quand c’était au tour des filles, on parlait de « charme » et de « beauté à regarder », pour les mecs on hurlait pour les encourager et on parlait juste du sport en tant que tel. C’est inadmissible de dégrader et minimiser à ce point le niveau des rideuses. Je pense que très peu ont saisi toute la dimension des commentaires.» ; « La société évolue lentement en ce qui concerne l’égalité des sexes. En windsurf à priori ça n’évolue pas du tout, on est resté au siècle dernier et c’est bien dommage. »

Ce post soulève un vrai questionnement sur l’image et la place que l’on devrait attribuer aux rideuses.

Par la même occasion, il dénonce la juste reconnaissance dont elles ne profitent pas, concernant leurs résultats sportifs. Le revers de la médaille, c’est cette guerre mesquine, où les menaces et l’intimidation sont utilisés comme des armes, au même titre qu’un film de mafioso : « La force des mots face à la faiblesse des poings. Sachez que je reçois depuis deux jours des messages de menaces » poste Justin sur page Facebook.
La communauté Windsurf mérite mieux que ça, on le sait tous.