Molly Picklum : « Je n’avais plus peur de perdre »



The Rider Post a rencontré la championne du monde de surf Molly Picklum, qui à 22 ans, a décroché le Graal à l’occasion de la dernière épreuve de l’année sur le spot mythique de Cloudbreak, aux Fidji.

Lors des finales de la World Surf League, Molly Picklum n’a pas flanché pour conclure une saison déjà remarquable. À Tavarua, sur le reef break de Cloudbreak, la surfeuse australienne de 22 ans a décroché le titre de championne du monde WSL, le premier de sa carrière. Tête de série numéro un, elle affrontait Caroline Marks, championne olympique et tenante du titre 2023. Battue lors de la première manche (12,50 à 10,50), Picklum a su réagir avec deux séries solides, notées 15,83 puis 16,93, grâce notamment à un tube parfaitement maîtrisé. Une victoire nette qui confirme son ascension au plus haut niveau du surf féminin malgré son jeune âge. 

Photo : Rip Curl

Tout au long de la saison, Picklum a affiché une régularité remarquable : deux victoires d’étape, cinq apparitions en finale, et une constance qui l’a maintenue en haut du classement. Lors de notre entretien, la surfeuse a confié ce qui a vraiment changé pour elle cette saison. “Je crois que pour moi, c’était juste que personnellement, je n’avais plus peur de perdre — je voulais simplement essayer, voir à quel point je pouvais être bonne, performer. Il faut être physiquement forte, mais aussi mentalement, parce que Mère Nature… tu ne sais jamais ce qu’elle va te donner. Il faut savoir faire preuve de résilience.”

Photo : Dom Mosqueira/Red Bull Content Pool

Cette philosophie, elle l’a portée jusqu’au bout : accepter l’imprévisible, surfer avec confiance, et ne jamais douter de son potentiel pour une surfeuse qui se dit “très compétitive”. Molly nous parle de sa routine avant une compétition, et de l’importance de ce moment pour chercher la performance : “Avant d’aller dans l’eau, je prends toujours un petit moment pour moi. J’aime bien observer la foule, m’imprégner de l’atmosphère… Puis je descends sur la plage. Là, je me mets dans ma bulle, je me concentre avant de me jeter à l’eau. Je trouve que c’est important d’être là, rien qu’avec moi-même, et de m’imaginer juste moi dans l’océan. À partir de là, je sens que je peux accomplir de grandes choses. Prendre ce moment pour se connecter à l’océan avant d’y entrer, c’est essentiel pour moi.”

Le rôle de ses sponsors, et particulièrement de Rip Curl, s’est aussi avéré déterminant. “Je suis tellement chanceuse des sponsors avec lesquels j’ai pu rider. Rip Curl est spécial pour moi parce qu’ils m’ont soutenue très jeune et me propose les meilleures combinaisons possibles. Je me sens directement bien dans ces combis, prête à envoyer » témoigne la championne. Ce confort matériel — une combinaison performante, une confiance sans faille dans ses partenaires — lui a permis de se concentrer uniquement sur l’essentiel : les vagues.

Photo : Marty Rowney / Red Bull Content Pool

Molly Picklum s’inscrit désormais dans la lignée des légendes australiennes du surf : telles que Steph Gilmore, Layne Beachley ou Tyler Wright. Lors de la cérémonie de célébration du titre, la jeune surfeuse a exprimé son émotion : “C’est un voyage incroyable, quelque chose qu’on ne peut pas m’enlever ; être une championne du monde, c’est vraiment un rêve.” Et maintenant, un nouvel horizon se dessine : avec ce premier titre mondial, Molly Picklum ne regarde pas seulement vers la saison prochaine. À plus long terme, les Jeux olympiques de 2028 apparaissent déjà comme un objectif. Sans précipitation, mais avec l’ambition tranquille qui la caractérise, elle sait que Los Angeles pourrait représenter une étape naturelle dans son évolution et peut-être lui offrir une nouvelle réussite après son titre mondial.

Photo : Rip Curl

Regardez en replay ci-dessous le dernier épisode d’Actu Ride (émission produite par Puzzle Media).