Quand les dunes de sable communiquent entre elles



Une équipe de scientifiques de l’Université de Cambridge a étudié le mouvement des dunes et la façon dont elles communiquent entre elles pour se déplacer. Ces résultats devraient notamment aider à mieux anticiper les dégâts causés par la désertification.

C’est un phénomène que la science n’avait encore jamais expliqué. Comment les dunes de sable font-elles pour rester toujours les unes à côté des autres, formant ces immenses champs de dunes que l’on retrouve dans les déserts, dans les océans ou sur le fond des rivières ?

Pour répondre à cette question, l’Université de Cambridge a publié le résultat d’une étude ce mardi 4 février dans le journal Physical Review Letters. On le sait, les dunes se déplacent et se modifient sans cesse. Mais ce sont les interactions qu’elles peuvent avoir entre elles que les auteurs de cette étude ont récemment révélées.

Pour étudier ce phénomène, les scientifiques ont reproduit en laboratoire deux dunes placées dans un réservoir rotatif de deux mètres de long qui tournait sur lui-même (voir vidéo ci-dessous). Ils ont alors étudié le résultat sur les deux dunes et la façon dont elles bougeaient entre elles.

Au début de l’expérience, les deux dunes (de taille identique) s’éloignaient l’une de l’autre. La dune située à l’avant se déplaçant plus vite que la dune située à l’arrière. Mais la première a progressivement ralenti son rythme pour permettre à la deuxième de la suivre de plus près. Au final, les deux dunes avançaient à la même vitesse.

« La dune avant génère un modèle de turbulence que nous voyons sur la dune arrière » explique l’un des scientifique dans le rapport. « La structure d’écoulement derrière la dune avant est comme un sillage derrière un bateau et affecte les propriétés de la dune suivante.« 

Ces résultats sur la migration des dunes devraient permettre de mieux comprendre à long terme l’évolution des paysages. Une donnée qui pourrait aussi permettre de mieux anticiper les dégâts sur les canaux de navigation, sur les plages, et sur la désertification de certaines zones du globe.