Le cannabis augmente-t-il les performances en ride ?



20 ans après la destitution du titre de Rebagliati aux JO, le cannabis reste une substance dopante. Mais influence-t-il réellement les résultats sportifs ?

Il y a 20 ans cette semaine, Ross Rebagliati devenait le premier champion olympique de l’histoire en snow. Très vite, il se voit retirer sa médaille d’or pour avoir été contrôlé positivement au cannabis. Ironie de l’histoire, le Canadien récupérera peu après son titre, car le Comité Olympique avait à l’époque « oublier » d’ajouter le cannabis à sa liste de produits dopants.  Mais alors pourquoi le cannabis est-il considéré comme un produit dopant ? En effet, tout le monde s’accorde à dire que fumer un joint n’aide pas vraiment à améliorer ses réflexes, ou encore sa performance physique.

Le cannabis favorise la concentration mentale

Un écrivain Américain, Gordy Megroz, a souhaité mener sa propre enquête concernant la corrélation entre les sports extrêmes et le cannabis. Pour cela il a fait plusieurs sessions de skis et de MTB défoncés. Conclusion ? En ski il « se sentait invincible et il attaquait sans crainte les pentes les plus abruptes », et en MTB il se sentait «fluide et rapide» mais a mal jugé un virage et est sorti tout droit de la piste. Terje Haakonsen, snowboardeur freestyle emblématique des années 90 affirme quant à lui « J’ai découvert que je pouvais utiliser le cannabis pour mieux comprendre mon équipement, les conditions d’enneigement, toutes les petites choses comme la couleur de l’herbe, l’ensoleillement ce sont des choses que vous remarquez quand vous utilisez du cannabis. » D’autres riders pro affirment quant à eux que la consommation de marijuana avant une grande compétition favorise la concentration mentale et calme l’anxiété.

Le CBD, moins nocif que d’autres médicaments ?

Pour la plupart des riders, le cannabis médicinal (et non le cannabis) reste le meilleur moyen de se soigner. En effet, pas mal de riders laissent sous-entendre qu’il préfère se soigner au cannabis médicinal plutôt que d’utiliser d’autres anti-inflammatoires. La raison ? Les effets secondaires sont moindres. Les anti-inflammatoires peuvent être difficiles pour l’estomac, le foie et les reins, et les analgésiques opioïdes hautement addictifs. Le CBD représente donc une vraie alternative pour ces riders.

Et les autorités dans tout ça ?

L’Agence mondiale antidopage considère que c’est une substance qui améliore la performance. Mais surtout, la marijuana est bannie des sports olympiques parce qu’elle ne correspond pas à l’image propre du soi-disant «mouvement olympique». En 2013, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a changé sa politique d’interdire toute utilisation de la marijuana par les athlètes pour l’interdire seulement pendant la compétition. Parce que l’AMA a augmenté le seuil d’un test positif de 1 000%, passant de 15 nanogrammes de THC par millilitre à 150 ng / ml. Pour Rebagliati : « Les gens ont stigmatisé l’expression« amélioration de la performance », comme si elle devait être injectée avec une aiguille pour améliorer la performance. Une banane améliore la performance. L’eau améliore la performance. Pour moi, le cannabis améliore vraiment la performance. Si cela vous aide à faire vos exercices et à récupérer plus rapidement, vous allez être plus fort et plus rapide et être capable de sauter plus haut. » Chacun se fera donc son avis sur ce qu’il entend par « amélioration de la performance ».