Jérôme Caroli, entre Coupe du Monde VTT et ski freeride



À 24 ans, Jérôme Caroli fait partie des rares riders sponsorisés autant pour leurs performances en Coupe du Monde de VTT qu’en ski freeride l’hiver. Il nous raconte ici son amour des deux sports.

S’il est déjà difficile de performer dans un sport comme le VTT descente, certains ne se contentent pas de ça et vont aussi tâter de la neige en hiver au point d’être reconnus pour leur talent sur les skis par des sponsors. C’est le cas du Suisse Jérôme Caroli que l’on a rencontré cet été à Verbier à l’occasion d’un passage sur le bike park de la station du Valais. À 24 ans, le rider qui habite dans le coin depuis son enfance est concentré sur la Coupe du Monde de VTT descente, malheureusement drastiquement amputée d’une majorité de ses étapes cette année à cause de la crise sanitaire.

@maxime_rambaud

Engagé en tant que rider privé l’été en DH, il troque son Santa Cruz contre les skis l’hiver pour tourner des images pour son sponsor Scott. S’il s’est un temps essayé à la compétition en ski avec réussite (champion de Suisse, vainqueur de la Verbier Freeride Week en 2017 et plusieurs top 10 sur le circuit qualificatif du Freeride World Tour en 2017 et 2018), Jérôme vise désormais le top 20 en Coupe du Monde de VTT. Il nous raconte son amour des deux disciplines et la façon dont il parvient à les concilier dans un agenda forcément chargé.

@Kifcat

La découverte des deux mondes

Je skie depuis l’âge de trois ou quatre ans. Au début, j’ai commencé avec l’alpin en ski club puis le snowpark jusqu’à l’âge de 16 ans. Ensuite, j’ai intégré un groupe de riders plus âgés qui m’ont tout appris dans le freeride au niveau des lignes à avoir, de la sécurité, des avalanches. Je pense justement à Géraldine Fasnacht qui m’a bien aidé. C’est comme ça que j’ai progressé en freeride.

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Pour le VTT, je m’y suis mis rapidement aussi avec le Verbier Bike Club. Au début, je roulais en cross-country mais comme le bike park de Verbier s’est progressivement développé à cette époque, ça m’a motivé pour aller y faire un tour avec mon vélo. Je me suis mis à la DH et depuis, je n’ai jamais lâché. Quand tu habites dans un environnement pareil, tu peux rapidement progresser car tu n’es pas dépendant de tes parents pour aller skier ou rouler. Tu es juste à côté et tu peux profiter de la station en hiver comme en été.

Le ski en complément du VTT

J’ai un petit contrat avec Scott sur le ski, même si ma priorité reste le VTT et la marque le sait très bien, il n’y pas de soucis avec ça. Avec eux, je fais surtout du contenu média. Au-delà de ça, le ski me permet de faire un break par rapport à la saison de Coupe du Monde de VTT qui dure six mois. Les compétitions de VTT finissent en général en octobre ou en novembre et la saison de ski débute en décembre. Le seul moment où ça peut se chevaucher, c’est sur le début de la saison VTT qui reprend chaque année un peu plus tôt. Il faut savoir concilier les deux sports. Mais de pouvoir changer de sport l’hiver, ça fait du bien.

Trop difficile de s’engager en Coupe du Monde de DH et sur le Freeride World Tour

En fait, je n’ai jamais trop voulu faire de compétition de ski l’hiver. On m’a simplement dit que je devrais essayer. Finalement, je me suis lancé il y a trois ou quatre ans et ça a plutôt bien marché sur le Freeride World Qualifier (l’antichambre du Freeride World Tour). J’ai essayé un hiver, mais c’était difficile de tout gérer, entre les entraînements pour le VTT, les sorties ski, les compétitions l’hiver, les voyages à l’étranger… J’avais aussi du mal à m’entraîner en salle autant que je le voulais pour la DH. Je n’ai donc pas réédité l’expérience sur les compétitions de ski, mais ça été une bonne expérience. Pour l’instant, je pratique encore le ski pour le plaisir et pour faire des images.

Des similitudes entre les deux mondes

Il y a de plus en plus de skieurs qui se mettent au vélo et inversement. Ce sont des mondes qui se ressemblent. Quand je suis dans un gros virage relevé en vélo ou que je prends une belle courbe en ski, les sensations ne sont pas si éloignées. On évolue aussi dans le même monde naturel. Ensuite, au niveau professionnel, que ce soit dans le ski ou le VTT, ça reste difficile de devenir professionnel. Le niveau augmente chaque année.

@maxime_rambaud

Le VTT demande beaucoup de temps pour être performant. Tu ne peux pas te relâcher l’hiver, il faut continuer à être fit en permanence. Je vais d’ailleurs souvent rouler l’hiver à Finale Ligure en Italie pour ne pas perdre le rythme en VTT. En descente, si tu as la chance d’être dans un team, tu as un salaire qui tombe avec, tu es bien encadré avec ton team manager, ton mécanicien… En ski, tu es plus solitaire. Tu dois gérer seul les relations avec les partenaires, l’organisation…

2020 : Une année forcément compliquée

Il y a eu tellement de courses annulées. En Suisse, il n’y a rien eu depuis le début de l’été. C’est difficile… Je pense qu’on va être quelques-uns à commencer notre première compétition de la saison directement avec les mondiaux (organisés du 5 au 11 octobre à Leogang en Autriche). Evidemment, on s’entraîne en bike park, mais ce n’est pas la même chose qu’avec le chrono en compétition. Au niveau de mes objectifs, quand je roule bien et que je ne me blesse pas, je suis proche du top 20. Donc l’intégrer cette année sur des courses, ce serait top.

Ses participations au Red Bull Hardline

J’ai participé deux fois au Red Bull Hardline. J’aime bien, c’est un événement un peu différent d’une étape de Coupe du Monde. C’est plus médiatique. La course en elle-même offre un gros niveau. Il y a un mixe entre des parties très techniques et des gros sauts. Et en plus au Pays de Galles, il pleut souvent, donc ça rend la course plus difficile. Il y a toujours une bonne ambiance entre les athlètes et un esprit de compétition moins marqué que sur une Coupe du Monde. C’est un événement fun entre les riders, on veut se faire plaisir avant tout sur le vélo.

 
 
 
 
 
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Rainy days remind me this muddy race run. #redbull #hardline #tbthursday

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Ses souvenirs du Rampage en tant que shaper

Je suis allé sur le Red Bull Rampage en tant que shaper de Vincent Tupin qui est un bon pote. C’était une super expérience, ça te permet de te rendre compte de la dimension de cet événement. Dans le fonctionnement, ça rappelle un peu le ski en partant depuis le sommet de la montagne, chacun son tour. Je ne cherche pas à y participer pour le moment, je me concentre sur la Coupe du Monde. Et de toute façon, ça se fait sur invitation. Le Rampage, il faut bien y être préparé, savoir envoyer des gros tricks. Il faut avoir un pied dans le freeride pour pouvoir prétendre être au départ. Un mec comme Brendan Fairclough est très complet avec des tricks aériens, une bonne vitesse en DH. C’est le type de rider fait pour le Rampage.

Vous pouvez vous perfectionner en DH avec Jérôme Caroli ou en enduro avec d’autres guides sur les pistes et sentiers du bike park de Verbier. Ce dernier est ouvert jusqu’au 25 octobre. Plus d’infos à cette adresse.