Les riders en grève, le slopestyle du Crankworx Rotorua annulé !



Après avoir fait plusieurs demandes aux organisateurs du Crankworx Rotorua, notamment sur l’aspect financier, les riders masculins ont finalement décidé de ne pas participer au slopestyle du Crankworx Rotorua, car toutes leurs doléances n’ont pas été satisfaites.

Comme lors de chaque étape du Crankworx, le slopestyle était censé être le point d’orgue de la semaine. Mais à Rotorua en Nouvelle-Zélande ce week-end, on a finalement vu que les femmes se lancer sur le spot du slopestyle pour un événement qui a sacré la Néo-Zélandaise Robin Goomes. Du côté des hommes, personne n’a pris le départ de la finale. En cause : un désaccord profond entre les riders et les organisateurs de l’événement.

Tout est parti d’une lettre adressée cette semaine par les riders au Crankworx dans laquelle les athlètes exigeaient que ces trois points soient satisfaits pour les voir participer à l’événement :

  • Qu’une somme de 2000 euros soit versée à chaque rider participant à un slopestyle du Crankworx (incluant également les riders remplaçants).
  • Que soient pris en charges les frais d’hôtel pour tous les riders participants (remplaçant inclus) à l’événement.
  • Que le programme de la finale du slopestyle soit connu avant midi afin d’éviter les retards et maximiser les chances de proposer un live en intégralité.

Si les organisateurs de l’événement ont bien consenti à prendre désormais en charge les frais d’hôtel et à adapter le programme des finales de slopestyle, ils ont refusé de garantir la somme de 2000 euros à chaque rider participant à un Crankworx. Les discussions se sont poursuivies tout au long de la semaine, mais aucun point d’accord n’a finalement permis de débloquer la situation. En l’état, les 16 riders ont donc décidé de ne pas participer à ce slopestyle de Rotorua. Ils l’ont expliqué dans un communiqué commun (voir plus bas dans l’article) qu’ils ont relayé sur leurs réseaux sociaux. L’annonce de l’annulation de l’événement pour les hommes a été faite lors d’une conférence de presse (vidéo ci-dessous) où Nicholi Rogatkin représentait les riders.

« Nous avons pris la décision commune, mais très difficile, de ne pas participer à la compétition » explique le communiqué rédigé par les riders. « Nous participerons bien au « McGazza train » (en l’honneur du rider néo-zélandais disparu en 2016) et nous soutiendrons également les filles pour leur premier Diamond Slopestyle féminin de leur histoire.« 

« Nous sommes tous venus à Rotorua avec la ferme intention de commencer notre saison, de nous engager pleinement dans cet événement extraordinaire et de rouler au maximum de notre potentiel. Alors pourquoi ne roulons nous pas ? La réponse est simple : nous voulons assurer un avenir stable et durable au slopestyle, y compris à la génération actuelle et aux futurs riders. Cette décision a été prise pour s’assurer que des garanties minimums soient prises pour le bien des riders, pour leur sécurité, pour la prise en charge de leur frais mais aussi pour la communication et pour l’organisation des événements. Car il s’agit de décisions qui auront un impact sur l’ensemble du Crankworx et du FMB World Tour. »

« Malheureusement, après des années de négociations, d’innombrables réunions et de nombreuses lettres, nous avons finalement décidé de prendre position pour le bien de tous les riders de slopestyle et du VTT en général. En tant que riders, nous voulons toujours offrir le meilleur spectacle et la meilleure compétition possible. Alors que nous mettons nos vie en jeu, nous pensons que nos demandes et nos commentaires sur les horaires des compétitions et les séances d’entraînement ont été ignorés et qu’une fois de plus, nous n’avons pas été entendus. Il ne s’agit pas d’un problème isolé à une seule année ou à un seul événement. Il y a eu des problèmes réguliers pendant de nombreuses années sur ce point. »

« Concernant l’aspect financier, il faut savoir que nous avons déjà dû nous réunir en tant que groupe de riders pour financer personnellement les déplacement des nouveaux venus de la scène slopestyle et des remplaçants. […] Comment la nouvelle génération peut-elle se faire une place sur le circuit si elle n’a même pas les moyens de montrer ce qu’elle sait faire ? Cette année, il y a eu une réduction majeure de l’aide financière pour les riders concernant leurs déplacements, et en particulier pour les remplaçants. En raison de l’emplacement des épreuves, de nombreux athlètes ne sont tout simplement pas en mesure d’accepter l’invitation qui leur est faite de participer à la compétition. Le bien-être des riders est au mieux basique, et lorsqu’il y a un buffet pour les membres de Crankworx et dans le même temps que rien n’est fait pour les riders, c’est qu’il y a un problème. »

« L’heure du changement a sonné. À maintes reprises, nous avons été ignorés, rejetés ou tout simplement pas pris au sérieux. Tout cela ne nous a pas laissé d’autre choix que de faire valoir notre point de vue de la seule manière possible. Nous ne nous sommes pas sentis respectés et nous avons été ignorés alors que tout ce que nous demandions, c’était un simple soutien pour tous les riders. Nous aimons cet événement, nous aimons Rotorua et les fans. Nous espérons pouvoir trouver une solution avec le Crankworx et la FMB afin de poursuivre la croissance du slopestyle, de continuer à mettre en avant le talent de riders incroyables et de permettre à toujours créer les meilleurs souvenirs possibles pour les fans de VTT du monde entier. »

Regardez en replay ci-dessous le dernier épisode d’Actu Ride (émission produite par Puzzle Media).