Henrik Harlaut : « Aujourd’hui, les rideuses ont plus de style, de vitesse et de technique »

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Henrik Harlaut était présent sur le dernier High Five Festival à Annecy il y a quelques semaines. L’occasion était belle de rencontrer le skieur suédois de 31 ans, d’évoquer avec lui ses derniers projets, la place des rideuses dans le monde du ski et l’arrivée de la nouvelle génération.

Henrik Harlaut, c’est un peu le Tony Hawks du ski freestyle. Avec 13 médailles au X Games (dont 8 en or) et une médaille de bronze aux JO de Pékin, le skieur suédois est l’une des figures de sa discipline depuis plus de 10 ans maintenant. The Rider Post l’a rencontré sur le dernier High Five Festival où le Suédois a ses habitudes.

Le High Five Festival est un rendez-vous incontournable de début de saison. T’y rends-tu régulièrement ?

Je suis un habitué. Je n’ai pas manqué une édition du High Five Festival depuis qu’il existe. J’étais même présent à Annecy pour l’IF3, qui était le festival de films qui existait avant, donc j’imagine que ça fait au moins douze ans que je viens chaque année. 

Comment trouves-tu la culture glisse en France ? 

Je trouve que tous les sports extrêmes, en général, sont super cool. Je suis un grand fan des sports extrêmes et je m’inspire souvent des autres sports. C’est génial de venir en France pour ça, parce que ce pays a toujours été à l’avant-garde de ces sports alternatifs. 

Cette année, le High Five a décidé d’ajouter d’autres sports dans sa sélection de films, est-ce que tu trouves que c’est une bonne idée ? 

C’est une bonne idée d’amener d’autres sports sur le festival. Ça montre que les sports extrêmes sont un ensemble d’un point de vue culturel et que la communauté s’agrandit d’années en années. 

Tu présentes un film ou un court-métrage presque chaque année, qu’en est-il pour cette saison à venir ? 

On a présenté au festival une première mondiale pour notre nouveau film « Pueblo ». On a surtout fait du street avec mes potes la saison dernière, on s’est bien amusé et on a décidé de filmer tout ça. Personne ne s’est blessé dans l’hiver et on a pu passer du bon temps et faire de belles images. Skier ensemble nous a permis d’apprendre ensemble et de progresser collectivement. C’était probablement la meilleure saison de ski que j’ai jamais eu, donc je suis heureux de pouvoir la partager avec le public. 

Tu es aussi en France pour présenter la nouvelle collection de ta marque Harlaut Apparel. Comment as-tu eu l’idée de te lancer dans les vêtements ? 

Jusqu’ici, ça a été une expérience incroyable de créer mes propres collections. Ça fait presque cinq ans que je travaille dessus. C’est un projet fun, qu’on fait entre potes, et c’est en train de devenir une entreprise qui prend de l’ampleur avec le temps. On sort une collection par saison, avec seulement des petites quantités à chaque fois, ce qui nous permet de toujours rester dans les tendances. 

Est-ce que ta marque a plu aux skieurs dès le début ? 

À chaque collection, on essaie de marquer le coup davantage que la fois précédente. Cette dernière collection qu’on vient de sortir est, de loin, la plus grosse qu’on ait jamais sorti et on a quasiment tout vendu le premier jour de la mise en vente. C’est vraiment incroyable, les retours qu’on a de nos clients et les feedbacks positifs qu’on reçoit. Toute cette positivité me paraît presque irréelle, on a des skieurs qui achètent la marque, mais pas que : aussi des snowboardeurs, des skateurs et des vététistes.

D’un point de vue créatif, est-ce que tu vois une connexion entre ta carrière d’athlète et la création de ta marque ? 

Il y a beaucoup de similitudes entre ces deux métiers et j’apprends des deux côtés. Que ce soit dans mon ski ou dans ce que je crée, j’essaie toujours de présenter des choses dont je suis fier et qui me ressemblent.

Tu as eu l’occasion de remettre le prix de la meilleure athlète féminine de l’année et tu as annoncé pendant la cérémonie de High Five que tu étais très fier de donner ce trophée en particulier, pourquoi ? 

C’était une belle expérience pour moi. J’ai eu la chance d’aller plusieurs fois sur scène pour récupérer un trophée mais c’était la première fois que j’avais le privilège d’en remettre un. Et c’était un honneur de le remettre à la meilleure athlète féminine. Je suis vraiment fan de la progression du ski féminin ces dernières années. Les rideuses ont toujours su évoluer rapidement, mais c’est vrai que ces dernières saisons, elles ont atteint un gros niveau. Que ce soit en ski ou en snowboard, elles ont maintenant plus de style, plus de vitesse et plus de technique. Je supporte les rideuses à 100% et je trouve que leur évolution est inspirante.

As-tu constaté un changement dans ces dernières années sur la manière dont la communauté voit les rideuses sur les compétitions ?

C’est complètement en train de changer et il était temps ! J’ai toujours trouvé que les rideuses étaient sous-estimées mais elles ont réussi à montrer qu’elles ont leur mot à dire et elles ont désormais un niveau tellement avancé dans leurs tricks et dans leur style qu’il est devenu impossible de ne pas le reconnaître. Ce serait être stupide ou ignorant de ne pas reconnaître ça. Je pense qu’elles ont repoussé leurs limites et montré leur réel niveau à cause des personnes qui ne les respectaient pas. Ça prouve leur force et leur volonté.

Que penses-tu de la nouvelle génération qui arrive sur les skis ? 

C’est vraiment génial de voir à quel point ils ont épongé et absorbé tout notre savoir-faire, notre culture et nos compétences. Je trouve que la nouvelle génération à beaucoup apporté en matière de style et d’apparence. De nombreux jeunes sont impressionnants d’un point de vue technique, mais je suis également content de voir que certains essaient aussi de repousser les limites de la créativité. Je suis content de voir que notre futur est entre de bonnes mains.