Le coup de gueule d’Antoine Adelisse contre la Fédération française de ski

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Dépité par le manque de moyens mis à la disposition du ski freestyle, le Français a clairement ciblé la Fédération nationale. Et son message a reçu de nombreux soutiens.

Derrière les figures toujours plus dingues, les vidéos toujours plus stylées et les publications postées sur les réseaux sociaux aux quatre coins du monde, la vie des freestyleurs français n’est pas toujours celle que l’on imagine… Dimanche dernier, Antoine Adelisse a posté un long message sur Instagram, dans lequel il dénonce les conditions dans lesquelles évoluent les skieurs freestyle de l’Equipe de France. Quatre ans après la plus belle victoire de sa carrière à Oslo, le skieur de 27 ans déplore une situation qui n’a pas évolué depuis. « On n’est toujours pas financés, les athlètes paient toujours 100 % de leur saison, on dort dans des dortoirs la semaine précédant l’une des Coupes du monde les plus importantes de la saison… Finalement, la situation est catastrophique, ce n’est pas du tout une réussite. »

« J’ai eu besoin d’écrire et d’extérioriser tout ça pour dire où nous en sommes et ce qui doit changer. À part dire la vérité sur ce qu’il se passe, je dis juste qu’on n’arrive pas à faire évoluer les choses avec la Fédération, que la situation actuelle est grave et ce n’est pas normal au regard des résultats : le groupe France a quand même eu quatre médailles olympiques dans trois disciplines différentes, plus de 30 médailles aux X Games, près de 80 podiums en Coupe du monde… J’ai toujours été appâté par le fait que si on gagne, les moyens allaient augmenter parce que tu as su faire tes preuves et ce n’est pas le cas aujourd’hui. C’est dur à vivre donc j’ai parlé avec mon cœur. »

Un cri du cœur justement soutenu par de nombreuses figures du freestyle en France et à l’étranger, à l’image de Kevin Rolland, Coline Ballet-Baz, David Bonneville, Jeremy Pancras, Mathilde Gremaud, Andri Ragettli, Hugo Laugier ou encore Jules Bonnaire. Engagé cette semaine sur la Coupe du monde de Big Air organisée dans le cadre du Mountain Shaker à Tignes, Antoine a précisé les raisons de ce coup de gueule dans une interview donnée à Ski Chrono et publiée ce vendredi. « Ça faisait longtemps que je l’avais sur le cœur. Ça m’a pesé quand j’étais endetté et que je m’en suis sorti miraculeusement seulement grâce à mes résultats. Je voulais créer une onde de choc parce que toute la communauté freestyle est ici. J’ai eu beaucoup de soutien d’athlètes que j’ai connu durant ma carrière et tant mieux si le post a fait du bruit car certains ont arrêté à cause de ce manque de financement. Maintenant, il faut qu’on discute avec la Fédération pour faire avancer les choses. »

Le Plagnard espère désormais que le freestyle pourra à l’avenir « fonctionner comme toutes les équipes de France. Certaines disciplines avec plus de licenciés ont plus d’argent et c’est normal. Là, on a zéro. Aujourd’hui, certains sont logés à une heure de Tignes pour diminuer leur frais quand certaines autres nations s’entraînent toute l’année. On est des guignols à côté… »

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