Entre les skateurs et les riverains, la guerre est déclarée à Bordeaux !



Le torchon brûle entre les pratiquants de skate et les habitants de Bordeaux, excédés par le bruit et les prétendues dégradations.

Le 6 octobre 2016, dans « L’Émission politique » sur France 2, Charline Vanhoenacker offrait un skateboard à Alain Juppé, le maire de Bordeaux en guise de boutade pour se moquer de son âge. Quelques jours plus tard, le site de France 3 régional pondait un reportage avec un titre symbolique : « Bordeaux, la ville du skate en France« .
Et pourtant, aujourd’hui rien ne va plus entre les skateurs et les riverains bordelais. La tension est à son comble depuis quelques semaines et les conflits ne cessent d’éclater entre les passants et les riders.

Les skateurs se sont appropriés de nombreux lieux de la ville qui, part ses architectures et son mobilier urbain, devient un terrain de jeu idéal pour les amateurs de skate. Ils ridaient de jour comme de nuit sur tous les modules qu’ils pouvaient trouver sur leur chemin et ça agace fortement les habitants de ces quartiers.

Les skateurs locaux sont accusé de braver l’interdiction municipale concernant la pratique de leur passion sur les spots du cours du Chapeau-Rouge et de la place Pey-Berland (entre autres). Une interdiction complètement absurde avec de nombreuses verbalisations qui ont mis le feu entre les riders et la population de ces quartiers.
C’est vrai que le skate freestyle fait du bruit, on ne peut pas le nier mais de là à mettre une amende ou l’empêcher de rider, c’est vraiment abusé. Les skateurs ne font rien de mal à part s’amuser et tenter de progresser sur leur planche en essayant des tricks. Ils pratiquent un sport et ne sont pas dehors pour zoner ou vendre de la drogue aux enfants !
Le skate est un sport qui ne pollue pas, qui est très beau à regarder et qui véhicule une philosophie positive en mettant en avant certaines valeurs comme celle du partage.
Les skateurs font indéniablement partie de l’identité et du paysage bordelais, et surtout Bordeaux est aujourd’hui la troisième destination préférée en Europe (après Barcelone et Berlin) pour la pratique de cette bonne vieille planche à roulettes.

Il y a bien quelques skateparks comme celui de Darwin mais le skate est un sport qui se pratique principalement dans la rue. Alors quand un jeune se retrouve au tribunal avec une forte contravention tandis qu’il ne faisait que pratiquer sa passion, il y a de quoi crier à l’injustice.
Les skateurs respectent l’interdiction de nuit sur ces spots mais n’acceptent pas celle de jour. Il est incompréhensible que ces riders ne puissent s’exprimer en journée alors qu’il n’y a aucune dégradation et moins de bruit que les voitures qui passent !  Les riverains ne l’entendent pas de cette oreille et c’est l’escalade de la violence entre les deux parties. Plusieurs bagarres ont éclaté et la situation dégénère fréquemment.
Mais alors fait la mairie pour calmer le jeu et atténuer les tensions ? Et bien rien justement. Et d’après le journal Sud-Ouest, l’adjoint au maire en charge de la vie urbaine Jean-Louis David aurait ce dossier entre les mains. Alors au lieu de passer son temps à refaire son brushing, il devrait s’activer un peu car pour le moment il affirme simplement que c’est « c’est un dossier compliqué« .
Alain Juppé dit même que « les skateurs ne sont pas des voyous » donc espérons qu’ils trouveront ensemble une solution pour faire cohabiter les jeunes riders bordelais et les autres habitants de cette superbe ville.

 

Voici pour illustrer l’article un reportage sur Leo Valls, un local qui contribue à l’évolution du skateboard à Bordeaux.