Enquête sur le projet de piscine à vagues surfables de Bordeaux



La bombe est lancée, un nouveau projet de Piscine à vagues est en cours d’implantation dans la région de Bordeaux. Avec une campagne de communication bien ficelée, cette équipe de Bordelais délivre au compte-gouttes des informations pour nous tenir en haleine jusqu’à l’ouverture du Surfpark.
Pour la petite histoire, c’est suite à la diffusion d’un appel à projet sur les forums et réseaux sociaux que Mathieu Ladouch arrive à rassembler quatre autres collaborateurs passionnés de surf avec des compétences clefs dans l’univers du tourisme et de l’ingénierie. Après plusieurs mois d’étude de marché et de faisabilité technique, il nous a été confirmé que le projet était en cours de réalisation. De nombreux aspects restent encore confidentiels, toutefois Mathieu a accepté de lever quelques informations pour alimenter notre curiosité :

surf park bordeauxQui se cache derrière le projet de Surf Park à Bordeaux ?
Né sur les réseaux sociaux via la page Facebook, Surf Park Bordeaux est un projet porté, depuis maintenant plus d’un an, par une équipe pluridisciplinaire de cinq surfeurs passionnés. Nous cumulons ensemble pas loin de 80 années de surf ! Nos expériences professionnelles sont dans le développement et la conduite de projet, l’administration et la finance, l’ingénierie technique, l’hôtellerie et restauration et le développement durable. Notre lien est notre vision commune pour ce projet : proposer un lieu de vie emblématique autour des sports de glisse, de la nature au cœur même de la ville de Bordeaux ! 
Le projet devrait aboutir d’ici 2016/2017.

Quels types de vagues pourrons-nous surfer ?
Notre objectif est de proposer des vagues parfaites, tous les jours et toute l’année. Similaires à celles des meilleures conditions sur nos côtes, les vagues seront de formes tubulaires de 80 cm à 2m (voire plus) avec un temps de pratique plus élevé qu’à l’océan : entre 15 et 18 secondes. La vague aura plusieurs formes sur son chemin et permettra de rendre le surf accessible à tous (enfants, experts, personnes handicapées) dans un niveau de sécurité maximum. Pour s’adapter aux besoins de Bordeaux, nous travaillons avec différents fabricants de technologies de génération de vagues. Nous estimons notre développement entre un et deux ans et nous pensons d’ici là avoir de belles surprises du côté des fabricants. 

Faites-nous rêver un peu, à combien de KM de Bordeaux sera situé le projet et quels seront les moyens d'accès ?
Notre objectif est d’amener le surf en milieu urbain. Nous pensons que vivre à quelques minutes d’un spot de surf avec des vagues parfaites représente le rêve de nombreux Bordelais. Bordeaux reste à environ une heure de l’Océan, c’est à la fois proche mais à la fois éloigné si on additionne les contraintes personnelles (disponibilité, mobilité etc) ou bien les contraintes météorologiques (manque de vagues, trop de vent, journée courte en hiver etc). Je pense que nous faisons bonne route, tous les jours de nouvelles personnes nous soutiennent ! 
Plus spécifiquement, notre challenge est de proposer une technologie de vague dynamique (impliquant d’obtenir un terrain d’une grande superficie) dans une agglomération déjà dense. La proximité des réseaux de transport en commun est un atout majeur à nos yeux et nous souhaitons que ce lieu soit accessible au plus grand nombre en limitant l’utilisation de moyen de transport polluant et couteux. Nous sommes confiants que les collectivités locales voient l’intérêt de nous aider en ce sens ! 

surf park bordeauxQuel sera le modèle économique du Surf Park pour ses utilisateurs ?
Notre modèle économique est basé sur un cœur d’activité : la vague et son éco-système (restauration, hôtellerie, boutiques, photographie etc). Ce lieu de vie sera complété par un ensemble d’activités (bien-être, yoga, massage, pépinière d’entreprise etc). Adapté à la région bordelaise, notre plan de financement est encore à l’étude, il dépendra de la formule choisie par ses utilisateurs (surfeurs et non-surfeurs): meilleure heure de pratique de la journée, évènement sportif, compétition, spectacle, cours de surf, accueil des scolaires, surf pour handicapés ou déficients visuels…
Pour nous aider à affiner ces attentes futures, nous invitons tous les lecteurs (de toutes les régions) à participer notre grand questionnaire ! 

Comment seront organisées les sessions pour éviter les embouteillages au PIC ?
Bien entendu, nous étudions un système spécifique afin d’éviter cette sensation d’ « embouteillage » et le système retenu dépendra du choix de la technologie finale.
Avec le climat doux de la région bordelaise, nous proposerons une ouverture annuelle et les clients pourront jouer sur les heures pleines et les heures creuses en fonction de leur disponibilité pour avoir des sessions plus « désertes ». Par internet, vous pourrez réserver votre session ou bien observer la fréquentation du spot en direct via un système de webcam ! 

On sait aujourd'hui que la construction d'un Wavegarden est indissociable de la dimension écologique. Contraintes économiques et enjeux environnementaux semblent être le point paradoxal d'un tel projet. Quelles seront les initiatives de votre équipe en faveur de ce dernier point ?
Nous pensons que le surf, par ses valeurs de respect de la nature, est le véhicule idéal pour favoriser de nombreuses initiatives dans le sens du développement durable. Nous souhaitons mettre l’accent sur les solutions techniques (bâtiment passif, auto-consommation, vitrine éco-technologiques etc) mais également sur l’éducation aux comportements responsables et notamment par rapport à la protection de notre berceau : l’Océan.

Où en êtes-vous dans son implantation ?
Plusieurs sites sont identifiés clairement alors que d’autres sont encore au stade de l’étude prospective. Au-delà des contraintes techniques du terrain, le choix du site est primordial car il conditionnera tout l’esprit du lieu. Nous attachons également une grande importance à tous les liens sociaux et les partenariats qui pourront se créer tant au moment de sa construction que lors de son exploitation.

Quels sont les acteurs qui vous accompagnent dans le financement de votre projet ?
Actuellement, nous finalisons un business plan adapté à l’esprit du lieu que nous voulons créer mais également spécifique à l’implantation géographique : l’agglomération de Bordeaux. 
La phase de financement est donc une phase ultérieure à notre stade d’avancement mais nous ne vous cachons pas que le projet plait ! Nous avons déjà reçu de nombreuses sollicitations spontanées, de sociétés de taille importante ainsi que de financeurs individuels de taille plus modeste. Parallèlement, via notre questionnaire, nous vérifions l’intérêt de proposer aux bordelais un financement participatif (crowdfunding). Nous pourrions récompenser par des lots allant du t-shirt au « pass » annuel au surf park ou pourquoi pas quelques heures de surf possible avant l’ouverture officielle ! 

Pendant la période estivale on voit de plus en plus de personnes s'initier au surf, les marques de tout univers s'approprient l'état d'esprit des surfeurs et ce n’est pas au goût de tous… Votre projet s'intègre très clairement dans la voie de la démocratisation de la discipline. Vous n'avez pas peur de vous faire des ennemis sur la côte ?
Je ne pense pas. Cela suscite plutôt la curiosité et la plupart des personnes sont favorables à la venue d’un nouvel espace sportif de ce genre. De plus, le surf suit son évolution naturelle en tant que sport moderne et attractif. La multiplication du nombre d’écoles de surf est un signe probant ! Certains auraient préféré naitre avant, moins de monde à l’eau, une ambiance plus « roots », moins de réglementation sur les plages… mais nous ne pouvons revenir en arrière. Nous avons deux attitudes à avoir face au changement : refuser et lutter comme souvent ou s’adapter et tirer un avantage de l’innovation ; c’est le choix que nous faisons.

On ne remet même plus en question le succès de votre projet.  Comment les futurs utilisateurs peuvent-ils vous aider à concrétiser rapidement le Surf Park de Bordeaux ?
Oui c’est incroyable et nous recevons quotidiennement de nombreux messages d’encouragement et de demandes de participations, c’est très motivant ! Dans le futur, nous souhaitons que ces soutiens prennent part au développement de certaines parties du projet. Actuellement, la communauté peut continuer de nous soutenir en remplissant notre questionnaire en ligne ou bien en participant à notre photo concours #surfetaville : l’idée est de se prendre en photo dans un paysage urbain avec son matériel de glisse ! Valable dans toutes les villes de France ! Nous souhaitons remercier chaleureusement toutes les personnes qui nous soutiennent de près ou de loin dans cette aventure ! Ainsi que nos soutiens pour le concours photos ViewSurf, Modern Collective, Sector9, Avenue Nautique, Modern Collective, The Sailor, HSA, Chipiron, et Surf Report.

Une petite info exclusive à nous lâcher pour la fin ?
Nous souhaitons développer notre modèle et nous lançons un appel à tous les porteurs de projet des autres villes françaises (Paris, Marseille, Toulouse, Nantes etc) à nous contacter sur contact@surfparkbordeaux.fr

Merci pour vos réponses et bon courage dans la suite de votre projet. 
Merci à The Rider Post et à bientôt

Interview réalisée par Laura Vivier
Les infos sur www.surfparkbordeaux.fr
Et pour le projet de wavegarden à Paris, c'est par ici.

Bordeaux

Le projet de wavegarden à Paris
paris

Le projet de wavegarden de Melbourne
MELBOURNE

Le wavegarden de Sheraton Seagaia au Japon
Sheraton Seagaia