Vincent Girard | 26 décembre 2025 Tests : Quatre montres de sport de 350 à 500 euros pour 2026 High-tech Voici quatre modèles de montres de sports outdoor sortis ces derniers mois et que nous avons pu tester. Au programme : l’Amazfit T-Rex 3 Pro, la Suunto Race 2, la Huawei GT6 Pro et la Coros Apex 4. Amazfit T-Rex 3 Pro – 399,90 euros Dévoilée en septembre dernier, la dernière montre du constructeur chinois affiche de belles promesses avec son design en titane, sa lampe torche, son verre saphir avec écran AMOLED et son haut-parleur et microphone intégrés. Avec un tarif inférieur à 400 euros, la T-Rex 3 Pro se positionne comme une concurrente solide face à des montres dont le prix est souvent bien supérieur pour une fiche technique similaire. Disponible en 48 mm ou 44 mm, c’est avec le plus gros modèle que nous avons pu multiplier les sorties sportives afin de nous faire une meilleure idée de ses performances. Côté esthétique, la montre mise sur l’efficacité et la simplicité, et son gabarit reste plutôt massif avec une épaisseur de 14 mm et un poids de 75 grammes. Un beau bébé au poignet, donc, mais une impression de solidité et de compacité appréciable lors des disciplines sportives les plus engagées. L’écran est protégé par un verre saphir résistant aux rayures, et sa lisibilité est parfaite, que ce soit en plein soleil ou de nuit. Les boutons en titane donnent une meilleure impression que les alliages standard généralement trouvés sur les autres modèles. Leur utilisation lors des sorties sportives à vélo (notamment quand on porte des gants) est un régal. Même chose pour les sorties en trail, où l’utilisation de l’écran tactile peut s’avérer fastidieuse : ici, les quatre gros boutons font parfaitement le travail, et on prend plaisir à naviguer dans les menus sans utiliser l’écran tactile. Côté sports, la montre propose pas moins 187 disciplines différentes. Nous avons surtout apprécié le Coach Zepp, qui propose des programmes d’entraînement personnalisés et utilise l’IA pour s’adapter au mieux à l’état de santé de l’utilisateur en fonction de sa journée (sédentaire ou non, sieste, sommeil, état physique global…). Des plans de course indépendants de l’IA sont également proposés, notamment en trail, avec de nouveaux paramètres d’entraînement suite à la dernière mise à jour du système d’exploitation Zepp OS 5. Pour la navigation, la cartographie est bonne, surtout en trail où le suivi du parcours est clair. La précision est à la hauteur grâce à la connexion GPS avec six constellations GNSS et le support de la double fréquence. Nous avons également apprécié la cartographie hors ligne, la présence des pistes de ski (non testée ici) et la possibilité d’afficher des points d’intérêt sur la carte. Les données récupérées sont fidèles à celles des autres modèles, et les écarts de distance et de dénivelé sont très mesurés (moins de 1% de marge d’erreur sur une sortie de 10 km). Sur ce plan, il est désormais difficile de prendre en défaut des modèles commercialisés à plus de 300 euros. Côté batterie, il est difficile de venir à bout de cette T-Rex 3 Pro, qui affiche jusqu’à 25 jours d’autonomie pour la version 48 mm et 17 jours pour la 44 mm. En utilisation classique, avec trois ou quatre sorties par semaine de course à pied ou de vélo et sans limiter les fonctionnalités, nous la rechargeons une fois par semaine environ. On apprécie par ailleurs la présence de la lampe torche bicolore (lumière blanche ou rouge), facile à utiliser en maintenant un bouton pendant une seconde. Sur le suivi de santé, toutes les données essentielles sont présentes (VFC, fréquence cardiaque, saturation en oxygène, données de sommeil, score général de forme). Une autre fonctionnalité utile est la présence d’un micro et d’un haut-parleur, permettant de passer des appels directement depuis le poignet, à condition que le téléphone soit couplé à la montre (et donc présent lors de la sortie). Une fonctionnalité que l’on utilisera peut-être davantage en cas d’urgence ou d’impossibilité de répondre rapidement avec le téléphone, mais que l’on a également utilisé quelques fois à vélo pour répondre plus rapidement à notre correspondant. Le paiement est possible avec la fonction Zepp Pay. Enfin, notons la présence d’un mode spécifique Hyrox, discipline très en vogue, dont cette Amazfit T-Rex 3 Pro est la seule montre du marché à suivre cette séance mêlant course et cross-training. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Amazfit Global (@amazfit.global) Suunto Race 2 – 499 euros Du sport et du style. Avec la Suunto Race 2, l’esthétique est au rendez-vous, notamment grâce à un boîtier élégant et très large de 49 mm, tout en limitant sa hauteur à 12,5 mm. La lunette est en acier inoxydable ou en titane selon les modèles, et l’écran, omniprésent (1,5 pouce, le plus grand du marché), donne une impression pourtant moins massive que sur l’Amazfit T-Rex 3 Pro, malgré un poids quasi similaire de 76 grammes. Suunto a également fait le choix de ne pas placer de bouton côté gauche, ce qui renforce la sobriété de la Race 2. Le bracelet, en silicone aux couleurs vives, se distingue aussi de la concurrence. Le boîtier est disponible en noir, gris ou blanc, et les bracelets en différents coloris (dont le noir) s’accordent toujours avec la teinte du boîtier. L’écran est immense, mais sa consommation d’énergie reste maîtrisée grâce à la technologie LTPO, permettant une autonomie remarquable annoncée entre 50 et 65 heures en mode GPS, de quoi survivre à la plupart des ultra-trails. Au niveau des fonctionnalités, on regrettera cependant l’absence de lampe torche (la Suunto Vertical 2 en est dotée mais affichée à 599 euros). Cent quinze modes sportifs sont disponibles, et la navigation dans les menus est très fluide. On apprécie pleinement la taille de l’écran AMOLED haute définition et sa luminosité pour se guider en trail. La molette (qui n’est pas disponible lors des activités) peut s’avérer cependant un peu fastidieuse à utiliser avec des gants, et certains préféreront peut-être des modèles se limitant à des boutons. Lors de nos sorties, nous avons apprécié la possibilité de bénéficier de l’option Live Tracking, permettant à nos proches de nous suivre à distance. L’option Climb Guidance (ou Assistance à l’ascension) est particulièrement bien réussie et affiche sur la montre un récapitulatif complet de l’itinéraire programmé et le profil d’altitude. Plus concrètement, la montre découpe l’itinéraire en différentes sections (plat, montée, déclivité, ascension et descente), ce qui permet de mieux appréhender ce qui nous attend. Certains regretteront peut-être l’impossibilité d’écouter ou de stocker de la musique, même si cela ne nous a pas gêné de notre côté. La Race 2 embarque enfin de nombreux outils pour la performance, avec des programmes d’entraînement très poussés en fonction des objectifs de distance ou de temps, des zones cibles (fréquence cardiaque, allure, puissance…), et la possibilité de télécharger sur le SuuntoPlus Store d’autres outils encore plus pointus (Racetime, rappels de nutrition et d’hydratation…). Le suivi est à la hauteur d’une montre à ce prix, avec une visualisation de la progression, de la fatigue, de la VFC et des données de récupération. Huawei GT6 Pro – 349,99 euros Il y a quelques mois, nous avions testé la Huawei Watch Fit 4 Pro, plus proche d’une montre lifestyle, mais déjà capable de belles prouesses en utilisation sportive, avec des fonctionnalités intéressantes comme son capteur ECG. De son côté, la GT6 Pro monte encore d’un cran sur le créneau de la montre purement sportive, tout en proposant un design très réussi et sobre. C’est un aspect où ce modèle du constructeur chinois se différencie de ses concurrents. Le boîtier, de forme hexagonale et en titane, limite le nombre de boutons (une petite molette en haut à droite et un autre bouton en bas à droite), et sa hauteur de 11,25 mm (pour un poids de 54 grammes) en fait un modèle facile à porter en journée, dans toutes les circonstances, là où d’autres montres affichent parfois trop clairement un aspect sportif. Côté lisibilité, on apprécie l’écran AMOLED de 1,47 pouce et sa grande dalle lumineuse. En termes d’autonomie, Huawei annonce jusqu’à 21 jours en utilisation classique. De notre côté, une recharge tous les dix jours s’est imposée avec plusieurs sorties par semaine. Un excellent point pour cette GT6 Pro, qui surpasse ici la plupart de ses concurrents au même prix. Comme d’habitude, on retrouve l’application Huawei Santé, toujours aussi complète dans son suivi (fréquence cardiaque, sommeil, ECG, stress, respiration, conseils de santé…), même si l’on regrette le peu d’applications tierces proposées sur la boutique AppGallery. En revanche, on aime la possibilité de répondre à des appels téléphoniques en utilisant le micro et le haut-parleur intégrés, ou celle de répondre aux SMS et notifications (avec un smartphone Android). Une autre fonction appréciable est le paiement via Quicko grâce à la puce NFC embarquée dans la montre. En mode sport, il est difficile de ne pas trouver son activité parmi les plus de 100 modes d’entraînement proposés. En vélo, la GT6 Pro est capable d’afficher la puissance de pédalage sans la présence d’un capteur physique externe, une première que nous avons pu tester et qui est appréciable pour ceux qui ne disposent pas de cette fonctionnalité sur leur vélo. Pour y parvenir, la montre utilise un algorithme avancé qui analyse en temps réel plusieurs paramètres : vitesse, altitude, pente, poids de l’utilisateur, et caractéristiques du vélo (type, taille, etc.). Elle calcule ainsi une estimation de la puissance déployée (en watts), en tenant compte de la résistance de l’air, du dénivelé et de l’effort fourni. Pour les entraînements, la montre en propose directement dans sa bibliothèque, mais il est aussi possible de les personnaliser. Pour la cartographie, la GT6 Pro fait parfaitement le travail demandé : la visibilité des cartes est bonne (la cartographie est embarquée), et l’intégration avec Komoot et Strava fonctionne parfaitement. Le GPS est à la hauteur des autres montres citées ici grâce à son multi-GNSS double fréquence. On notera enfin la possibilité d’enregistrer des mémos vocaux, de déclencher des photos à distance si vous utilisez un téléphone Huawei ou iOS, de contrôler la playlist musicale de votre téléphone (pas de stockage directement dans la montre) ou de localiser votre smartphone en le faisant sonner. Avec son tarif sous les 350 euros, la Huawei GT6 Pro s’affirme donc comme une solide concurrente, proposant un large panel de fonctionnalités pour les sportifs et un design soigné. Coros Apex 4 – 449 euros Nous avons pu la voir au poignet de Kilian Jornet lors de sa traversée nord-américaine de 5 145 km et 123 045 m de dénivelé positif sur les 75 sommets de plus de 14 000 pieds cet été. L’Apex 4 est la dernière-née de Coros et affiche ses ambitions avec une autonomie étendue, une nouvelle puce satellite et un haut-parleur/microphone intégrés. Nous avons pu tester ce modèle dans son joli coloris blanc en version 42 mm, qui s’adapte bien aux petits poignets (le modèle est également disponible en 46 mm et en noir). Visuellement, l’Apex 4 est bien réussie : son boîtier est en titane, le verre saphir assure une résistance optimale, et le poids est particulièrement contenu avec 44 grammes sur la balance pour le modèle en 42 mm. Côté écran, pas d’AMOLED ici, mais un écran MIP (Memory In Pixel) de troisième génération, qui reste lisible en plein soleil, même si l’on peut imaginer que Coros pourrait proposer l’AMOLED sur un prochain modèle (Apex 4 Pro ?). En revanche, l’écran de l’Apex 4 permet d’économiser de la batterie par rapport à un AMOLED plus énergivore. Coros annonce ainsi 65 heures d’autonomie avec le GPS en mode Endurance, largement de quoi tenir un ultra-trail, discipline clairement visée par cette Apex 4. En utilisation classique, Coros indique 15 jours d’autonomie pour la 42 mm et 24 jours pour la 46 mm. La navigation se fait sans problème avec l’écran tactile et la couronne rotative (ainsi que deux boutons physiques). La montre propose une cartographie améliorée, un altimètre barométrique, un capteur de fréquence cardiaque, un oxymètre de pouls, un gyroscope et un accéléromètre. Elle permet aussi de passer des appels grâce à un micro et un haut-parleur intégrés, une nouveauté appréciable. Nous avons aussi apprécié la fonction de suivi de trace, avec le changement de direction indiqué en haut de l’écran et une petite barre qui diminue progressivement en fonction de notre rapprochement de la prochaine intersection. Très utile en trail, un coup d’œil rapide permet d’anticiper au mieux sa trajectoire à venir. La cartographie est efficace et gratuite, avec une carte mondiale permettant d’afficher les noms des rues et des sentiers ainsi que les points d’intérêt. Grâce notamment à l’électrocardiogramme, l’Apex 4 permet d’établir un bilan de santé, en plus d’analyser le sommeil, la récupération, la VFC, la VO₂ Max… Les fonctionnalités d’analyse de la performance, comme le suivi des seuils cardiaques et les conseils d’entraînement sont complets et suffiront largement pour la plupart des sportifs. Une autre fonctionnalité que nous avons appréciée est « l’Alerte de sécurité », qui permet de partager en temps réel sa sortie avec un proche. De même, le Virtual Pacer (à l’image du Virtual Partner de Garmin) permet de savoir si l’on adopte le bon tempo pour viser un objectif chronométrique précis. On note également le suivi du cycle menstruel grâce à une mise à jour effectuée en octobre 2025. La Coros Apex 4 ne dispose pas de puce NFC pour le paiement sans contact, ni de lampe torche, option plutôt rare sur ces modèles à ce tarif, même si on la retrouve sur la Garmin Instinct 3 (commercialisée au même tarif de 449 euros). Reste que l’Apex 4 reste très complète, fiable dans ses mesures, tout en offrant la robustesse, l’autonomie et la cartographie recherchées pour un modèle à moins de 500 euros. Regardez le reportage de l’émission Riding Zone (produite par Puzzle Media) sur cette session de folie en Bretagne avec Gaspard Larsonneur et Ian Fontaine.