UNE SLACKLINE ENTRE DEUX TÉLÉCABINES, ÇA TENTE QUELQU’UN ?



Déjà que marcher debout sur cette satanée sangle n'est aussi pas si évident qu'on pourrait le penser parce que ça bouge beaucoup mais certains poussent toujours le délire plus loin et c'est le cas d'Alex Schulz qui possède déjà 10 records en slackline donc un véritable habitué des exploits de ce genre.
Mais la vraie question est : existe t-il un équilibre plus instable qu'une traversée en slackline entre deux télécabines ? Pas sur qu'on trouve plus difficile en effet et c'est surement ce qui a motivé Alex à dresser cette sangle entre deux télécabines dans la Zugspitze. On avait déjà eu de la traversée en slackline entre deux montgolfières par l'américain Andy Lewis mais là c'est encore plus dangereux car les deux points d’ancrage n’étaient pas immobiles. Alex s’est lancé dans cette traversée à 2 600 mètres d’altitude, à 150 mètres au-dessus du glacier : une histoire à donner le vertige.

highline

Voici son interview by Redbull.com

HighlinePeux-tu nous raconter ton exploit ?
C’est simple : j’ai marché du toit d’une télécabine à celui d’une autre.

Ce n’était pas exactement aussi simple, non ?
Laisse-moi reformuler : j’ai franchi une highline tendue entre deux télécabines instables à 150 mètres au-dessus du glacier de la Zugspitze, soit à une altitude de 2600 mètres.

Tu y es parvenu dès la première tentative ?
Non ! Je suis tombé à mon premier essai à cause de la sangle de sécurité attachée au pied. Mais j’ai réussi au second essai ! J’ai fait une dizaine de tentatives pour les besoins de la télé.

Au départ, tu voulais le faire avec les deux télécabines en mouvement, n’est-ce pas ?
Ouais. Nous venions de nous faire une highline depuis le point le plus haut d’Allemagne, au sommet de la Zugspitze. C’était top et cela nous avait donné de nouvelles idées. Nous voulions en effet que les deux télécabines se déplacent pour réaliser cette highline, mais ce n’était pas faisable car les deux télécabines n’avancent pas de façon parfaitement synchronisée.

highlineQuelle a été la préparation ?
Ce n’a pas été évident, à commencer par le coût de l’opération. Et puis, il nous a fallu des autorisations spéciales ou encore trouver des partenaires médias. Mais au final, on y est arrivé !

Cela a dû être difficile de convaincre certaines personnes et de leur prouver que vous n’étiez pas fous…
Avant de les convaincre, nous avons expliqué durant plusieurs heures à la direction des remontées mécaniques que nous savions ce que nous faisions et que nous le faisions en toute sécurité.

Les paramètres techniques de la highline ne devaient pas être simples non plus en raison de la configuration…
Non effectivement. Au premier endroit où nous avions décidé de tendre la slackline, les télécabines avaient tendance à se balancer par moment, si bien que nous avons dû trouver un lieu où elles étaient plus rapprochées. Le souci à cet endroit est qu’il y avait 10 mètres de différence en hauteur entre les deux cabines : l’inclinaison de la slackline était plutôt extrême ! Mais nous avons trouvé une solution plutôt ingénieuse, à savoir déposer quatre tonnes d’eau dans la cabine du haut.

Et la météo, était-elle de votre côté ?
Le temps était bon, oui. Dès que le vent soufflait à une vitesse plus rapide que celle de la marche, nous devions annuler, car les cabines bougeaient tellement qu’elles auraient pu arracher la sangle.

De toutes ces difficultés, laquelle était la plus dure à négocier ?
Parvenir à gérer l’exposition maximale d’une telle highline et les mouvements de la sangle.

Pourquoi te lances-tu de tels défis ?
Parce que c’est fun et que je visite des endroits magnifiques. Et puis la communauté des slackliners est géniale également. Au final, j’ai retenu plein de leçons en highline qui me servent dans la vie de tous les jours.

Comme par exemple ?
En highline, tu es à la recherche de sites exposés et par conséquent tu dois apprendre à contrôler ta peur. Cela demande une grande concentration et de la confiance dans tes capacités.

Cette confiance t’a permis de signer quelques records, non ?
Quelques-uns, oui. Celui de la plus longue slackline en polyester et de la plus longue slackline au-dessus de l’eau. J’ai également décroché à trois reprises le record d’altitude en slackline. Et j’ai quelques idées qui me trottent dans la tête !

Quels sont tes futurs projets ?
J’ai notamment l’intention de proposer des services aux professionnels à travers Once Inch Dreams, comme des cascades en slackline, des compétitions, des événements marketing, etc.

Quels conseils donner à ceux qui veulent se mettre à la highline ?
Sachez dans quoi vous vous lancez. Rien ne remplace l’expérience, commencez par pratiquer sur des sites sécurisés.

Créditshttp://www.redbull.com