Vincent Girard | 17 avril 2025 Mila De Le Rue : « Remporter un jour le Freeride World Tour » ski La jeune skieuse de 19 ans revient sur une saison marquée par son film « Of A Lifetime” tourné avec son père Xavier et son oncle Victor. Elle espère d’ailleurs retrouver ce dernier l’année prochaine sur le Freeride World Tour, compétition qu’elle rêve de remporter. Si elle était bien présente sur le Swatch Nines la semaine dernière, Mila De Le Rue n’était pas en Suisse pour réaliser des tricks sur le spot XXL shapé pour l’occasion. Membre de la Swatch Pro Team, la skieuse a pourtant chaussé les skis, mais sans prétention, sur un événement principalement réservé aux purs freestyleurs. Celle qui a pourtant réussi à poser cet hiver un double backflip en compétition est revenue pour The Rider Post sur sa saison et ses objectifs pour 2025 avec le Freeride World Tour en ligne de mire. Sa venue sur le Swatch Nines : C’est toujours intéressant de venir voir ce que font d’autres disciplines, en l’occurrence ici, le freestyle. Le spot est vraiment impressionnant. Même moi qui suit dans l’univers du ski et qui connait ce genre d’événement, je trouve que les modules sont vraiment énormes. Je suis admirative de les voir réaliser ces figures. Une rideuse comme Mia Brookes (championne du monde et première femme à avoir posé un 1440 en compétition) m’inspire beaucoup. Dans mon club de freeride, on a toujours appris à faire des tricks, ce qui rajoute quelque chose à ton run et qui est bien vu par les juges. Je le fais souvent sur des spots naturels, mais ça m’impressionne tellement plus quand c’est fait en park comme ici sur le Swatch Nines. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par m 💥╾━╤デ╦︻ (@mia_brookes) Sa saison : Globalement, j’ai fait une bonne saison, j’ai pu participer à beaucoup de compétitions et voyager avec mes potes, donc c’est top. Au début, ça a été un peu difficile de trouver le rythme notamment à cause de la promotion du film « Of A Lifetime” (tourné en Antarctique avec son père Xavier et son oncle Victor). Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour m’entrainer physiquement et mentalement donc j’ai eu plus de mal à me mettre dedans. Mais ça ne m’a pas empêché de bien commencer la saison en gagnant le Backcountry à Nendaz. Là-bas, j’ai fait mon premier double, j’étais trop heureuse. Il y avait le saut parfait et les conditions étaient optimales, donc je me suis dit, autant le tenter ici. Et je l’ai réussi. Ensuite, j’ai eu les Challengers, c’est mon objectif prioritaire pour une qualification sur le Freeride World Tour. J’ai pas mal chuté sur les premières étapes. Je tombais dès que j’essayais d’en mettre un peu plus. Mais au final, je termine quand même troisième du général. Le problème, c’est que seules les deux premières sont qualifiées pour le FWT. Mais je suis tout de même satisfaite de moi car je n’étais pas loin. Et je sais désormais ce qu’il me reste à travailler. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par The North Face UK (@thenorthfaceuk) Pression et objectifs : Je ne ressens pas particulièrement une pression liée au fait que je fasse partie d’une famille où beaucoup ont déjà gagné les plus grands titres. Je le fais parce que ça me fait plaisir, pas parce que je dois suivre les pas de mon père. D’ailleurs, je fais du ski, ça me permet déjà de me démarquer car tous les autres font du snowboard. J’aime ce sport et ces sensations voilà tout. Mais je reconnais que j’aimerais bien me qualifier sur le Tour et que Victor soit encore là à ce moment-là. Ce serait sympa de faire une saison avec mon oncle. À terme, l’objectif est de remporter un jour le Freeride World Tour, mais j’ai aussi envie de faire des films. De profiter et de vivre de ce que j’aime. L’environnement : C’est un sujet sensible évidemment. Quand on s’est rendu en Antarctique pour tourner le film « Of A Lifetime”, mon père voyait vraiment la différence car il était allé sur place il y a dix ans et il pouvait comparer l’évolution liée au changement climatique. De mon côté et avec Victor, c’était notre première fois là-bas, donc on avait moins ce regard critique sur les choses et cette possibilité de comparer. Ça m’a tout de même permis de prendre encore plus conscience des problèmes liés au changement climatique. Ça fait peur et j’ai l’impression qu’en ce moment, on oublie un peu les signaux d’alarme que nous envoie la planète. Evidemment, en tant que rideuse pro, c’est difficile de concilier notre conscience environnementale et le fait d’avoir besoin de beaucoup voyager pour aller sur les différents sites de compétition ou sur les lieux de tournage des trips. D’ailleurs, je le reconnais, j’aimerais un jour aller au Japon, en Alaska, ou au Canada. Il y a plein d’endroits qui me donnent envie. La suite : Sur l’aspect compétition, l’objectif la saison prochaine sera de se qualifier pour le Freerride World Tour. Je vais aussi terminer le Lycée en Suisse car là-bas, on y est jusqu’à 20 ans. Ensuite, je vais devoir choisir mes études car c’est quelque chose que je ne veux pas laisser de côté malgré mes engagements dans le ski. Je ne sais pas encore ce que je ferai, il me reste un an pour choisir. L’univers du design industriel m’intéresse bien, j’aime bien la technologie liée aux vêtements techniques que l’on porte. Quand on est allé en Antarctique, mon père a été impliqué avec The North Face dans la conception de technologies plus respectueuses de l’environnement que l’on retrouve aujourd’hui dans d’autres produits de la marque. Je trouve ça génial et c’est quelque chose qui pourrait m’intéresser à l’avenir. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par mila (@miladelerue) Découvrez le reportage de l’émission Riding Zone (produite par Puzzle Media) sur les riders freeride Maxime Chabloz et Max Palm.