100 000 signatures contre l’ouverture de la chasse en Haute-Savoie



Alors que l’ouverture de la chasse est prévue pour le 1er juin en Haute-Savoie, une pétition demandant son interdiction en été a recueilli plus de 100 000 signatures.

En 2015, un trailer avait été tué par un chasseur. L’année dernière, un vététiste avait été mortellement touché par une balle en Haute-Savoie. Enfin, en décembre 2018 vers Tourcoing, un chasseur avait pris un joggeur pour une bécasse et l’avait criblé de plombs. C’est pour éviter ces situations dramatiques qu’un habitant installé au pied du Semnoz en Haute-Savoie a lancé une pétition demandant au préfet de Haute-Savoie de ne pas valider l’arrêté préfectoral autorisant la chasse en été.

Cette dernière a déjà recueilli plus de 108 000 signatures. La Préfecture de Haute-Savoie devrait prochainement annoncer s’il autorise la chasse sur la période du 1er juin au 7 septembre. L’objectif est d’éviter les dégâts sur les cultures, occasionnés par les sangliers et de répondre à un but éducatif et pédagogique en ce qui concerne les chevreuils et les renards.

« Il n’est aucunement fait mention dans ces arrêtés des risques spécifiques au département de la Haute Savoie liés à la forte fréquentation estivale de la nature » précise la pétition. « Pourtant la préfecture avait mené de 2016 à 2018 une concertation avec les parties prenantes (sportifs, ONF, chasseurs…) pour concilier les usages et limiter les risques liés à la chasse. Ce projet d’ouverture de la chasse estivale a été pris sans concertation préalable, en contradiction avec la démarche des dernières années, alors même que la fréquentation des espaces naturels par les habitants et les touristes est bien supérieure en été. C’est donc notre sécurité et celle de nos enfants qui est en jeu, lors de la pratique de sports, de ballades en famille… »

« Faut-il rappeler que 2 accidents mortels causés par des chasseurs ont eu lieu ces 3 dernières années en Haute Savoie, les victimes étant des sportifs. La préfecture avait pris en 2017 des dispositions pour limiter les risques suite au premier accident mortel dont avait été victime un trailer père de deux enfants dans le Semnoz. En 2018 c’est un vététiste qui est mort d’un tir de chasseur à Montriond. Dans les deux cas les chasseurs ont cru viser un sanglier. »

« Sur le plan de l’environnement, les textes soumis à consultation publique ne sont pas étayés par des constats ou observations scientifiques, que ce soit concernant les causes (quantification des dégâts justifiant de déroger aux pratiques établies) ou les conséquences sur la biodiversité. Il n’est donc pas possible en tant que citoyen d’évaluer objectivement la pertinence de ces projets. On peut cependant douter largement de l’effet positif d’une extension de la période de chasse : les chevreuils, sangliers et renard subiraient la pression de la chasse deux fois plus longtemps dans l’année. »

« Et toutes les autres espèces, en particulier les oiseaux, dont certaines espèces emblématiques protégées présentes en Haute Savoie, seraient affectées par les nuisances des tirs d’été (bruit, déstabilisation des écosystèmes). A l’heure où les scientifiques alertent sur la chute dramatique de la biodiversité en France, y compris pour des espèces pourtant communes, cette décision d’extension de la chasse semble presque incongrue, tant il paraît évident qu’étendre les périodes de chasse nuit à la faune sauvage. »