Loïc Bruni champion du monde, journée historique pour la France aux Gets



Loïc Bruni a remporté un cinquième titre de champion du monde ce samedi lors d’une finale marquée par le triplé des Français et une ambiance folle assurée toute la journée par les supporters tricolores aux Gets.

On a beau s’appeler Loïc Bruni et avoir déjà un palmarès qui vous place aux côtés des légendes de votre discipline, certaines victoires peuvent encore vous arracher les larmes. Parmi toutes celles remportées par le rider de 28 ans, il y a fort à parier que ce cinquième titre mondial acquis ce samedi aux Gets tiendra une place particulière dans son cœur quand il sera l’heure de laisser le vélo au fond du garage. Pour s’en convaincre, il suffisait de le voir revenir sur le podium une fois maillot et médailles distribués pour saluer à nouveau l’immense foule et profiter de cet instant de grâce : un triomphe à domicile, un cinquième titre mondial (seul Nicolas Vouilloz a fait mieux avec sept titres) et une météo qui aura tenu bon toute la journée malgré les nuages menaçants. Tout était parfait pour lui ce samedi.

Sur la terre et les racines de la station haut-savoyarde, Fabien Barel avait déjà enflammé le public lors des premiers championnats du monde que les Gets avaient organisés. C’était en 2004 et 18 ans plus tard, c’est donc un autre Niçois qui a fait chavirer les 40 000 personnes venues envahir les pentes du Mont-Chéry. Vuvuzelas, tronçonneuses, cornes de brume, jantes de vélo… Tout était bon pour faire du bruit et renforcer encore davantage le titre officieux de meilleur public du monde octroyé chaque année aux supporters français.

Si Bruni a fait rentrer ce dimanche 27 août dans la légende, il le doit donc en premier lieu à sa vitesse et à sa résilience (il s’est cassé la clavicule en mai et démis l’épaule fin juillet). Mais ce moment « magique » comme il l’avouait à l’arrivée, tient aussi probablement son explication dans le soutien indéfectible de ses bruyants supporters qui comme sur le podium, le placeront encore longtemps en numéro un dans leur cœur, même si Amaury Pierron (deuxième aux Gets) tient lui aussi une place à part chez les Français.

L’Auvergnat ne peut probablement pas s’en vouloir d’avoir laissé échapper un titre mondial qu’il n’a encore jamais accroché à son palmarès. Car l’écart avec Bruni (+ 2.5 secondes) est un gouffre qui n’avait plus été vu aux mondiaux (sur piste sèche) depuis 2016 et la victoire de Danny Hart à Val di Sole (+ 2.9 sur son compatriote Laurie Greenland). Interrogé cette semaine sur le chrono où allait se jouer la victoire, le rider Commencal avait répondu qu’un run en 3’19’’ assurerait à son auteur le maillot arc-en-ciel. Mais à conditions « d’envoyer sur tous les passages » avait-il ajouté. Samedi en finale, Bruni n’était pas loin du compte et si son temps reste cinq dixièmes au-dessus de la barre des 3’20’’ (3’20’’478), la marge était large par rapport à son plus proche poursuivant.

Loris Vergier (blessé comme Bruni à l’épaule au Mont Sainte-Anne fin juillet) terminer troisième et assure donc un podium 100% français. Il y a un peu plus d’un an, les riders tricolores avaient déjà signé un improbable triplé. C’était lors de la Coupe du Monde à Maribor en Slovénie. Réussir la même prouesse à domicile lors des mondiaux est un exploit d’un autre niveau et l’assurance d’une fête qui n’est pas près de se terminer dans les montagnes de Haute-Savoie.

Découvrez le reportage de l’émission Riding Zone (produite par Puzzle Media) sur les raisons des succès français dans le VTT.