Le documentaire de Riding Zone sur Lilou Ruel récompensé aux Sportel Awards !



En mai dernier, Lilou Ruel devenait la première femme à réaliser le mythique saut de parkour du Manpower. Riding Zone l’avait suivie tout au long de sa préparation dans un documentaire récemment primé aux Sportel Awards de Monaco.

C’est un saut emblématique de la scène parkour internationale qu’avait réussi Lilou Ruel le 3 mai dernier. À Evry, ce saut est situé au-dessus des locaux d’une ancienne agence de recrutement (d’où le nom du spot). Considéré comme l’un des plus engagés de la discipline, il n’avait jusque-là jamais été tenté par une femme. Lilou Ruel y était parvenue après une préparation intense. C’est cet exploit qu’ont filmé les caméras de Riding Zone (émission produite par Puzzle Media) dans le documentaire à revoir en bas de cet article et qui a été récompensé il y a quelques jours lors des Sportel Awards de Monaco du prix spécial du Jury. « Pour tourner ce documentaire, nous avons suivi Lilou sur trois grosses séquences » explique Thomas Goncalves, réalisateur du film. « Une première séquence tournée début octobre 2021 à la salle Urban Corp, une deuxième mi-octobre 2021 à Evry où elle monte pour un repérage du saut et une dernière séquence le jour J, le 3 mai 2022. »

« À l’origine, c’est Lilou elle-même qui nous a contactés en nous proposant de la suivre pour cette première mondiale. Evidemment, on était partant. Mais ça n’a pas été toujours simple. Il a d’abord fallu gérer les conditions météos, car au départ, elle voulait faire son saut vers décembre ou janvier. Mais finalement, le froid, l’humidité et les contraintes sanitaires à l’époque ont ralenti le processus. De notre côté, on se tenait prêt mais on ne savait pas vraiment si ça allait toujours se faire. On se demandait aussi si entre-temps, elle n’allait pas être doublée par une autre fille sur cet exploit. »

« Une autre difficulté a été de tourner dans ces conditions pas simples. On a l’habitude, mais là je me retrouvais à Evry avec Lilou à devoir monter sur le toit avec une caméra Sony FS5 dans la main (pas la plus légère non plus…). Et comme on le montre bien dans le reportage juste avant d’accéder au toit, il y’a une barrière avec des piques et le vide de cinq étages juste à côté… Personne ne m’a forcé à monter mais j’avoue que je n’étais pas ultra serein sur ce passage-là. Une fois sur le toit, la hauteur est vraiment impressionnante. Les images écrasent beaucoup les reliefs mais en réalité, le saut est vraiment très engagé. Il y a un vrai appel du vide en face de vous. »

« Sur place, lors du saut, j’étais accompagné d’Antoine Zago un ami cadreur de Lilou qui était au départ du saut et Charles Deque, notre stagiaire de l’époque qui faisait une caméra additionnelle tout en bas. L’ambiance était vraiment particulière ce jour-là. Un mélange de stress et de détente au début puis une fois que Lilou est montée là-haut, l’atmosphère est tout de suite devenue beaucoup plus tendue. On ressentait vraiment le stress, la peur et le doute de Lilou sur le muret d’où elle devait s’élancer. Le seul qui paraissait vraiment confiant c’était Leonardo Roof de Bail 2 Russe. Lui, il n’arrêtait pas de la motiver et de l’encourager. L’ambiance était si particulière que notre stagiaire Charles s’est surpris à devenir spectateur de la scène. Il était là avec sa caméra posée sur son trépied en bas, et il n’a pas bougé pendant une demi-heure. De mon côté, cela faisait déjà quelques jours que je pensais à ce tournage et dans ces moments-là en tant que représentant d’une chaîne Youtube à plus d’un million d’abonnés, on ne peut pas s’empêcher de penser au pire. Et la demi-heure qui précède le saut, je n’étais pas au mieux. Je me disais : « j’espère que les images vont être exploitables parce que là je tremble beaucoup… ». Au moment du saut et après, on a un gros ouf de soulagement et on était tous pleins d’adrénaline, c’était fou. Je n’ose même pas imaginer dans quel état était Lilou… »

« C’est d’ailleurs justement ce stress, ce moment où il faut s’élancer mais où la peur te paralyse, ce sentiment que tout le monde a déjà vécu au moins une fois dans sa vie, que l’on a voulu retranscrire à travers le montage. C’était la chose la plus importante pour moi. J’avais vécu quelque chose de spécial ce jour-là et je voulais le faire vivre au public. Tout se joue donc dans la dernière séquence, avant le saut. J’avais vraiment une idée très précise de ce que je voulais… Je voulais une vraie montée de tension, je voulais que le spectateur s’imagine sur le toit avec elle, avec les jambes qui tremblent… et on s’est vraiment pris la tête avec mon monteur Yann Bastaraud pour construire quelque chose de bien… Au final, on était très fier et je crois que c’est cette intention qui a plu au public. D’ailleurs après la remise du trophée au Sportel Awards, Arthur Bauchet, champion olympique de para ski et membre du jury, est venu me voir pour me féliciter et me dire que ce qui avait plu au jury, c’était justement cette incertitude et cette inquiétude alors que tous, savaient qu’elle avait réussi. C’est exactement ce qu’on voulait faire vivre et c’est forcément super gratifiant d’avoir ce genre de retour. »