LE STAFF RIDING, LES SURFEURS DE TRAIN



Le "Staff riding", en argot local, ça veut dire dire "surfeur de train" et c'est un phénomène très répandu en Afrique du sud et notamment à Katlehong, l'un des plus grands townships, situé à 35 kilomètres à l’Est de Johannesburg. C'est également un quartier qui a joué un rôle important dans l'histoire de la lutte contre l'apartheid. La population est presque entièrement composée de noirs mais fortement multi-ethniques : pas moins de onze langues officielles sont parlées dans ce canton. La majorité de ces "surfeurs" sont des enfants de moins de 25 ans. Et malheureusement les amputations et les morts sont vraiment fréquentes dans ce qui est plus un cri d'alarme et une forme de contestation qu'un vrai hobbie ou une passion. La connexion entre Prasa Metrorail (la compagnie de train) et les citoyens est restée très forte au fil du temps. L'acte spectaculaire et risqué du surf de train est devenu un moyen d'expression social pour les jeunes de Katlehong qui sont l'épicentre de la guérilla de l'anti-apartheid. À la veille du vingtième anniversaire des faits que nous connaissons tous, la ségrégation est restée plus ou moins inchangée dans la vie quotidienne de ce pays. 
"Au lieu de voler ou de frapper quelqu’un, tu exprimes ta colère en grimpant sur un train". Dans un contexte où la violence, la pauvreté endémique, l'abus de drogues et d'alcool sont les maîtres, le surf de train est considéré comme la recherche d'une rédemption sociale, qui ne viendra malheureusement jamais pour certaines personnes car cette danse macabre à pleine vitesse sur les toits des trains fait beaucoup de bléssés et de morts comme on peut le voir dans ce superbe court-métrage de Marco Casino qui a remporté le premier prix du court-métrage du World Press Photo.

LR