Out of Frame, le docu skate qui désape Adrien Bulard.



Adrien, footballeur et enfant sportif, s'est lancé dans le skateboard grâce à un ami qui un jour, l'a invité à squatter au park. Très vite, la session de découverte s'est transformée en rituel du soir. Après les cours, le sac à peine posé dans l'entrée, la planche était déjà sous le bras. La tête déjà sur la rampe. L'esprit déjà ailleurs, dans cet endroit où le skateboard a fait de lui une légende. A travers les divers témoignages du reportage, des amis et de la famille d'Adrien, on mesure l'impact que sa passion continue d'avoir sur le skateboard. L'évolution qu'il propose, l'angle sous lequel il observe la disciple, fait de lui une inspiration pour beaucoup. Son style est tout à son image : tenace, déterminé et précis. Une façon de skater qui lui a valu de fausses images, de durs surnoms, quelques jugements, on le disait colérique, même violent, à cause d'un perfectionnisme à toute épreuve qui s'est emparé de lui alors qu'il posait pour la première fois son pied sur une planche. "S'il ne replaquait pas le trick, il devenait fou, s'acharnait sur ses lunettes, sur sa board, c'était dingue à voir. (…) C'était assez dur de vivre avec lui. Mais Adrien est une autre personne maintenant. Il a beaucoup de qualité, beaucoup de choses le rendent spécial. (…) C'est une belle personne", confesse son team manager Alex Brava.  "Tout le monde le juge mal au départ, et je l'ai fait aussi, j'me suis dit "waouh, ce gars est assez spécial". Mais en fait, c'est ce que j'aime chez lui", intime Mark Frölich, un de ses amis de la team Jart. Adrien reste discret cependant, vouant à sa discipline un culte, tout comme à la vie, qu'il expérimente d'une façon bien à lui. Des vidéos pro, où il se donne à fond pour le skate, rien que pour le skate, pas de place pour les paillettes comme le dit Mark: "Il est ce qu'il est, il n'est pas prétentieux, (…) il bouffe de sacrés buches, il est endurant. S'il doit vivre l'enfer pour plaquer un trick, il vivra l'enfer. (…) Il m'impressionne". A son talent fou s'ajoute des comportements compulsifs, des tocs et manies qui jouent un rôle presque essentiel dans sa façon de skater, comme l'avance Alex Brava: "Je pense que c'est ce qui le concentre. S'il ne fait pas dix fois le truc de la casquette, il pense qu'il ne posera pas le trick". Jamais d'échec sans revanche, jamais de challenge abandonné, Adrien refuse de croire qu'il est impossible de replaquer un gap difficile, ou une figure qui a entamé plusieurs genoux. 

Un reportage hors champs pour un homme hors nomes. 

JUDE