Test : Un skateboard électrique français sans télécommande



Imaginé par un Français, cette board électrique de la marque Liquid Skateboard permet de se passer d’une télécommande. On a testé ce skate, commercialisé depuis ce mercredi 5 juin via une campagne de financement participative sur Kickstarter.

Dans l’univers des boards et autres engins électriques, le principe de la télécommande est le plus répandu, comme avec ce foil électrique testé par Antoine Albeau, cette planche de surf électrique à 9 000 euros, ce drone de traction nautique ou encore les skis électriques Skwheel que l’on avait pu tester récemment. Avec la board de Liquid Skateboard, le principe est différent. Ici, on oublie la télécommande. Pour bénéficier de la puissance du moteur, il suffit de pousser comme on peut le faire avec un skate traditionnel et de positionner ensuite les deux pieds sur la board. Un capteur placé à l’arrière du skate permet alors de repérer que l’utilisateur a les deux pieds sur la planche et le moteur s’enclenche à ce moment-là en donnant la même puissance que celle que l’on a initialement donné lors de la prise d’élan.

« J’ai eu l’idée de créer cette board car c’est un besoin que j’ai eu à un moment de ma vie quand je prenais beaucoup le train et que j’avais besoin de me déplacer plus vite entre deux gares » explique Alexis, le créateur français de Liquid Skateboard. « J’ai commencé à utiliser des skates électriques avec des télécommandes mais j’ai rapidement voulu créer un skate pour mon usage personnel. L’idée était d’avoir une board électrique qui se rapprochait au maximum de la philosophie du skate traditionnel. Je voulais que ça ressemble à une board de street et que j’aie le même feeling qu’un skate quand je ridais. J’ai créé ça et j’ai testé le prototype pendant plusieurs mois, en l’améliorant au fur et à mesure et en bossant pas mal sur l’assistance pour qu’elle soit la plus fluide possible. Une fois le produit globalement abouti, certains de mes amis l’on testé et on tout de suite adoré. J’ai eu tellement de bons retours que je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire pour le commercialiser plutôt que de me contenter de l’utiliser pour un usage personnel ».

Résultat, le skate de Liquid Skateboard est désormais lancé via une campagne de financement participative sur Kickstarter qui débute ce mercredi 5 juin. L’occasion de profiter d’un prix attractif avec une board commercialisée à 299 euros pour les premières 48 heures pour des paliers suivants à 339 et 369 euros. Après l’avoir testée plusieurs jours de notre côté, on ne peut que valider le concept d’une board sans télécommande. Le sentiment de liberté et de rider sans avoir à jouer sur la vitesse de la planche est effectivement assez grisant. Le moteur se met en marche sans à-coups et il suffit de donner une petite impulsion à la board (au minimum 3 km/h) pour qu’il se lance et propulse l’utilisateur à la même vitesse. Les limites du concept étant uniquement liées à votre capacité à trouver l’équilibre sur la planche et à freiner avec la bonne technique (ce qui serait le cas pour n’importe quelle planche de skate, électrique ou non). Pour les plus agiles et les personnes habituées à utiliser un skate classique, il est possible de pousser suffisamment fort pour atteindre une vitesse maximale de 22 km/h (au-delà, le moteur se met en roule libre, comme il le fait en dessous de 3 km/h). Le capteur est suffisamment sensible, bien placé et large pour que l’on n’ait pas à s’inquiéter de placer très précisément le pied sur l’arrière de la planche.

Pour la première utilisation, on apprécie la présence d’une led sur la board qui s’allume en bleu quand le skate est en position neutre (moteur inactif), en jaune quand elle a capté la présence du pied (mais que toutes les conditions ne sont pas réunies pour que le moteur se lance) et en blanc quand le moteur démarre et donne la puissance « demandée » par l’utilisateur. Si la route présente du dénivelé, le moteur s’adapte en délivrant plus de puissance. On a pu effectivement le vérifier en sentant que le moteur pousse plus fort dans ces conditions. Mais pour passer les plus forts dénivelés, il faudra tout de même au préalable avoir donné une vitesse suffisamment grande pour que la board puisse passer l’obstacle. Si le dénivelé est trop fort et que le moteur ne peut vous maintenir à la vitesse demandée, il finit par se couper. En descente, le moteur freine de lui-même pour garder la vitesse initiale et les batteries sont rechargées pendant cette phase de freinage (la led passe alors au rouge).

 
 
 
 
 
View this post on Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A post shared by liquid skateboard (@liquidskateboard)

Côté autonomie, Liquid Skateboard annonce une board capable de tenir 12 kilomètres grâce aux batteries Samsung de 90Wh placées sous le deck. De notre côté, on a poussé la board encore plus loin sur un terrain plutôt plat et on n’était pas loin d’atteindre les 15 kilomètres. Pour savoir le niveau de charge de la batterie, il suffit de regarder la led placée sous le deck qui indique son niveau via un code couleur allant du vert au rouge (le rouge clignotant signalant qu’il ne reste plus qu’un ou deux kilomètres de charge). Quand le skate n’est pas utilisé pendant 10 minutes, le bouton on/off s’éteint automatiquement. On apprécie aussi qu’une fonction permette d’utiliser la board en moteur totalement éteint. Enfin, comptez 1h30 pour recharger complètement les batteries. Les roues de 70 mm apportent une belle stabilité et on aime aussi le fait d’avoir conservé une construction de deck traditionnelle (sept plis d’érable canadien). Evidemment, le poids est plus important qu’un skate classique, mais avec 4 kg sur la balance, cette planche ne pèse qu’un kg de plus qu’un cruiser ordinaire et affiche surtout un poids inférieur à nombre de concurrents. Bref, une belle réussite pour cette invention française désormais disponible sur Kickstarter.

Regardez en replay ci-dessous le dernier épisode d’Actu Ride (émission produite par Puzzle Media).