LE SOORUZ LACANAU PRO EN ATTENTE



Le quatrième tour du Soöruz Lacanau Pro, étape du championnat du Monde de surf professionnel qui se déroule à Lacanau Océan (33-Gironde), est suspendu depuis ce matin pour cause de manque de houle. Les organisateurs restent sereins quant à la finalité de la compétition car une nouvelle entrée de houle est prévue pour cette fin de semaine.

Le manque de houle et son attente font partie de la vie du surfeur, amateur ou pro, qui est dépendant de la nature, de ses caprices mais aus si de sa beauté quand les vagues sont là et que toutes les conditions sont réunies. Ces conditions sont les suivantes :

1°) La houle : pour la côte Atlantique et en particulier la côte Girondine, la houle est générée au large, vers l’Islande, grâce à une dépression souvent issue d’anciens cyclones tropicaux qui remontent au Groenland pour se caler ensuite à l’ouest de l’Irlande. Là, dans ces hauts fonds, des tempêtes s’abattent provoquant des houles pouvant atteindre 10 mètres ! Le train d’onde provoqué, à l’image des ondulations issues d’un jet de pierre dans une marre, parcours un long chemin jusqu’à nos côtes. Arrivant sur le plateau continental, la taille des vagues s’atténue et ces dernières déferlent sur le bord du ri vage. Le mois d’Août et l’automne qui suit sont réputés propices aux bonnes vagues, souvent aidés par de gros coefficient de marée.

2°) Le vent : l’idée qu’il faut du vent pour avoir des vagues est fausse. Généralement, l’absence de vent est positive pour la qualité des vagues. L’idéal est un petit vent de terre appelé Off-Shore (vent d’est pour la côte Girondine) qui permet de lisser le plan d’eau mais aussi de creuser la vague, moulant une rampe de skate mobile où le surfeur évolue. A l’inverse, un vent d’ouest (On-Shore) va aplatir les vagues et les rendre désordonnées, voir impraticables. Le meilleur moment pour profiter du vent Off-Shore est le matin car l’après-midi, le thermique se lève et ce fort vent venu de l’océan change comp lètement la surface de glisse.

3°) Le banc de sable : Les vagues Canaulaises sont des Beach Break, c’est-à-dire que le fond où déferlent les vagues est essentiellement constitué de bancs de sable. La physionomie du banc de sable détermine la qualité de la vague. Celle-ci dépend également des horaires des marées car à marée basse le banc de sable est souvent découvert, mais à marée haute le banc se retrouve trop profond pour que les vagues cassent. Les vagues peuvent également déferler sur des fonds de rochers comme sur le sud de la côte Basque, mais également sur le corail comme à Tahiti. La rencontre de ces trois conditions est souvent synonyme de conditions idéales que les surfeurs recherchent.

Pendant cette attente, les surfeurs prennent leur mal en patience et s’octroient quelques activités parallèles. Fraîchement arrivé à Lacanau puisque rentrant en lice dans le quatrième tour, le vainqueur de l’édition 2009 du French Pro, le Landais Joan Duru (24 ans) déclare :« Je vais essayer un peu le spot, faire un peu de physique avec un entraîneur. Les journées “off” sont plus longues lorsqu’on est en compétition à l’étranger : on tue le temps en regardant des films. Mais à Lacanau, comme ma famille n’est pas loin (à Saint-Jean-de-Luz), mes parents et mes grand-parents vont me rejoindre. Je vais pouvoir passer du temps avec eux. Et puis, il y a aussi tous mes potes »

Demain, un call est fait à 8h00 afin de déterminer si les organisateurs poursuivent l’attente ou lancent le 4ème tour du Soöruz Lacanau Pro, synonyme de 1/16 de finales de cette épreuve «Men’s star» du championnat du monde de surf professionnel.

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