Bilan des attaques de requin dans le monde en 2014 et 2015



Suite à la triste nouvelle du décès du jeune surfeur réunionnais Elio Canestri, 13 ans, les attaques de requin sont de nouveau au centre de l’actualité. C'est donc l’occasion de dresser le bilan des attaques survenues dans le monde en 2014 et en ce début d’année 2015. Il faut le savoir, les requins n’attaquent pas les hommes qu’à la Réunion. Le fléau est partout, en particulier aux USA, en Australie et en Afrique du Sud.

L’une des choses les plus flagrantes est que le nombre d’attaques dans le monde n’a fait qu’augmenter depuis 2004. On comptait 53 attaques en 2008 pour le plus bas, contre 82 attaques pour le plus haut en 2010 (2011 : 79, 2012 : 81, 2013 : 72, 2014 : 72). Ces statistiques prennent en compte seulement les « attaques non provoquées ». Elles sont définies comme des attaques sur un homme en vie par un requin se produisant dans son habitat naturel, sans provocation de l’homme sur le requin. La totalité des attaques sur les surfeurs sont en général non provoquées puisqu’ils ne cherchent pas le contact avec le requin, bien au contraire. Les « attaques provoquées », quand un homme initie un contact physique avec un requin, sont d'habitude un peu moins nombreuses. Il peut s’agir d’un plongeur ayant pour but d’attraper un requin ou encore des pêcheurs qui coincent des requins dans leurs filets.

Depuis 2010, on compte donc de plus en plus d’attaques mortelles de requins sur l’homme un peu partout dans le monde. Voici le bilan des « attaques non provoquées » depuis cette date.

2010 : Attaques totales : 82 / Fatales : 6 / Non fatales : 76
2011 : Attaques totales : 79 / Fatales : 13 / Non fatales : 66
2012 : Attaques totales : 82 / Fatales : 7 / Non fatales : 74
2013 : Attaques totales : 72 / Fatales : 10 / Non fatales : 62

bilan
Bilan des "attaques non provoquées" dans le monde de 2004 à 2013

BILAN
Nombre "attaques non provoquées" par zone géographique entre 2000 et 2011

International Shark Attack File
Carte du monde avec le nombre d'attaques en moyenne ayant eu lieu dans chaque pays

Maintenant, nous allons dresser le bilan des attaques de requin dans le monde en 2014 en se basant sur les statistiques de l'ISAF (International Shark Attack File). On remarque que 2014 a été beaucoup moins mortelle que les années précédentes, mais les attaques de requins dans leur habitat naturel n’en restent pas moins nombreuses.

On compte seulement 3 décès pour 72 « attaques non provoquées » dans le monde entier. Comme chaque années, les USA (52 attaques) comptent plus de la moitié des attaques. Pour les autres pays, voici les chiffres : Australie (11 attaques, 2 décès), Afrique du Sud (2 attaques, 1 décès), la Réunion (1 attaque), Nouvelle-Zélande (1 attaque), Nouvelle-Calédonie (1 attaque), Polynésie Française (1 attaque), Espagne (1 attaque). Dans tout ça, les surfeurs et les baigneurs sont en première ligne car ils sont des proies faciles pour les requins. Parmi ces 72 « attaques non provoquées », on compte quand même 35 surfeurs attaqués et 15 baigneurs.

Il faut tout de même savoir qu'en 2014, 58 incidents n’ont pas été retenus pour le statut d’« attaques non provoquées » : 33 attaques provoquées, 9 attaques de bateaux, 4 incidents considérés comme n’impliquant pas de requins, 1 cas impliquant un bateau ou un avion accidenté, 2 cas impliquant des morsures post mortem et 9 cas pour lesquels il n’y a pas de preuves. En somme, 45% du nombre total d’attaques de requin dans le monde ont été écartées des statistiques finales de l’ISAF. En réalité, il y a donc eu plus d'interactions conflictuelles entre les requins et les hommes.

En ce qui concerne le début de l’année 2015, aucun rapport n’est encore paru, mais on peut quand même dresser un bilan approximatif des accidents graves. La Réunion compte déjà 7 morts depuis 2011 (5 surfeurs et 2 baigneurs). La mort du jeune Elio Canestri est déjà la deuxième attaque mortelle cette année. Le 14 février, Talon Bishop, une jeune femme de 22 ans était happée et tuée par un requin tigre sur la plage de l’Etang Salé à la Réunion alors qu’elle se baignait à seulement deux mètres du rivage avec son petit ami. L'île de la Réunion n’est pas la seule à avoir été touchée par le fléau cette année…
En février également, sur la plage de Shelly Beach, en Australie, un requin arrachait les deux jambes d’un touriste japonais alors qu’il était en train de surfer. Ce dernier n’a pas survécu.
Le 22 mars, un touriste allemand de 52 ans décédait suite à l’attaque d’un squale alors qu’il nageait au large de la station balnéaire égyptienne de Marsa Alam, située à environ 700 km du Caire. D’autres attaques non mortelles ont eu lieu, on pense notamment à Sam Smith, un adolescent australien de 17 ans ayant subit une attaque de requin alors qu’il s’adonnait à sa passion, la chasse sous-marine. Il s’en est sorti avec une main mutilée et une vidéo terrifiante de l’attaque filmée à la GoPro. L’américain Ken Grasing a également survécu à une attaque de requin survenue en mars. Alors qu’ils faisait de la plongée sous marine avec ses deux fils à 10 m du rivage, un requin s’est approché d’eux et l’a mordu. Heureusement, l’homme a eu le réflexe de frapper le squale au niveau de la tête qui a finit par s’éloigner. Une chose est sûre, les requins n'ont pas finit de faire des victimes, il faut donc apprendre à vivre en leur présence et limiter les risques, car on ne peut pas et il ne faut pas chasser le requin de son milieu naturel, n'oublions pas qu'il est chez lui ! Pour relativiser un peu, voici un graphique montrant que le requin est loin d'être l'animal faisant le plus de victimes dans le monde, au contraire :

BILAN

Arthur L.