Le scénario d’une gigantesque marée noire inquiète les Australiens



Un document secret de la société pétrolière Equinor a été découvert par Greenpeace. Ce dernier dévoile les conséquences possibles d’une marée noire dans la grande baie australienne.

L’Australie a récemment annoncé une aide supplémentaire au gouvernement des Îles Salomon pour endiguer une marée noire survenue le 5 février dernier. En cause, le naufrage d’un navire près d’un récif corallien classé au patrimoine mondial de l’Unesco alors que 75 tonnes de fuel lourd se sont déjà échappées des cuves du bateau. Mais depuis quelques jours, c’est un autre scénario catastrophe qui inquiète plus largement la population australienne.

La branche « Australia Pacific » de Greenpeace a en effet annoncé avoir mis la main sur un document secret de la société pétrolière Equinor. Ce dernier rend compte des possibles scénarios de marée noire dans la grande baie australienne, là où la société espère installer plusieurs puits d’extraction de pétrole.

Le document précise ainsi les 100 scénarios possibles en cas de marée noire. Parmi ceux-ci, c’est le plus dramatique qui a retenu l’attention de Greenpeace, notamment une carte (ci-dessous) révélant l’étendue de la catastrophe. Cette dernière indique que la marée noire pourrait aller de la Western Australia jusqu’au nord de Sydney.

Les conséquences pourraient être deux fois plus importantes que celles constatées aux Etats-Unis lors de la catastrophe de Deepwater Horizon (une  plate-forme pétrolière qui avait explosé dans le golfe du Mexique en avril 2011, faisant 11 morts et déversant 780 millions de litres de pétrole dans la mer).

Responsable de la campagne électorale de Greenpeace Australia Pacific, Nathaniel Pelle a ainsi expliqué après la découverte de ces documents secrets qu’ils prouvent que « non seulement le risque d’accident est plus élevé que d’habitude, mais que le déversement pourrait être deux fois plus important que celui de Deepwater Horizon, avec une portée beaucoup plus grande que celle révélée auparavant. Il est tout à fait incompréhensible de penser que cela se produise dans l’une des régions les plus importantes et les plus biologiquement riches du monde, la baie australienne.

Il s’agit là d’un des environnements océaniques les plus vierges de la Terre. Avec les plus longues falaises maritimes du monde, la baie est un refuge pour les baleines, les poissons, les oiseaux et les mammifères marins. Ce n’est tout simplement pas acceptable pour une entreprise qui a toujours déclaré qu’elle ne procéderait à des forages dans la baie que si elle pouvait prouver qu’ils pouvaient être réalisés dans le respect des normes environnementales les plus strictes ».


La communauté des surfeurs s’est déjà mobilisée sur le sujet, organisant ainsi plusieurs paddle-out (cérémonie traditionnelle dans la culture surf souvent utilisée pour rendre hommage à une personne). Il est également possible de laisser son avis sur le projet à cette adresse, sur le site de la société nationale de la sécurité et de la gestion environnementale des hydrocarbures extracôtiers (NOPSEMA). C’est cette structure qui devrait avoir le dernier mot sur la validité (ou non) du projet.