À Val Thorens, la sécurité passe aussi par les drones

ski


Val Thorens est la première station en Europe à utiliser des drones en cas d’avalanche. L’appareil est aussi un outil précieux pour sécuriser plus facilement le domaine.

Fin novembre alors que Val Thorens fête sa « Grande Première » pour l’ouverture du domaine, un bruit d’hélices attire l’attention des skieurs et snowboardeurs venus profiter des premières neiges. Il faut dire que le drone commandé par Olivier Gardet, directeur technique des pistes de Val Thorens, a des dimensions plutôt impressionnantes. Ce bijou de technologie affiché à 23 000 euros est le DJI Matrice 300 RTK. Dans la station des 3 Vallées, il est aujourd’hui utilisé pour sécuriser les pistes et représente surtout un allié précieux en cas d’avalanche.

© T.Loubere OT Val Thorens

« Huit interventions sur dix du drone concernent une avalanche » confirme Olivier Gardet. « Traditionnellement, quand on arrive sur une avalanche, c’est par le dessus qu’on arrive sur la coulée. La partie de neige qui a décroché et a glissé se retrouve donc en bas. La visibilité est très difficile pour les secouristes au sol et on doit se contenter de chercher les victimes avec cette vision limitée. Avec le drone, on peut avoir très rapidement une appréciation globale de la situation. On peut voir l’ampleur de l’avalanche, on peut chercher des indices de surfaces, comme un bonnet, un bâton, un ski… On regarde aussi les traces en haut. S’il y en a quatre au départ et que l’on en retrouve que deux à l’arrivée, c’est forcément qu’il y a des skieurs coincés en dessous. »

© T.Loubere OT Val Thorens

Caméras embarquées, laser et zoom numérique

Aujourd’hui, deux drones sont disponibles sur le domaine, ce qui permet d’en utiliser un aux Menuires et l’autre à Val Thorens. Pionnière en la matière, la station est la seule en Europe à utiliser cet appareil pour renforcer son dispositif de sécurité sur les pistes et en dehors. Le drone peut fonctionner dans des températures comprises entre -20°C et 50°C. Il transmet des informations jusqu’à 15 km de distance et peut voler jusqu’à 55 minutes. Il est équipé de deux caméras embarquées : une à spectre thermique et l’autre dotée d’un zoom numérique grossissant 200 fois. « On a aussi la possibilité d’utiliser un laser » ajoute Olivier Gardet. « Je peux ainsi pointer sur la montagne jusqu’à 1 km de distance. Cela me donne les coordonnées GPS de l’endroit que je cible et d’avoir ainsi la position exacte de la personne en détresse. Je donne ensuite ces informations aux équipes de secours qui n’ont plus qu’à se rendre sur place avec ces données. »

« Il faut également savoir que 90 ou 95% des avalanches que l’on va explorer n’emportent pas de skieur. Sur celles-ci, le drone nous évite d’envoyer systématiquement nos équipes sur des terrains qui sont toujours dangereux. La majorité du temps, on va tout de même faire venir un chien d’avalanche sur le secteur. Si le chien n’a pas marqué, on est certain à 100% qu’il n’y a personne sous la neige. » Outre les avalanches, le drone est également utilisé la nuit pour repérer des personnes égarées sur le domaine.

© C.Ducruet – OT Val Thorens

Enfin, pour étudier les sites à risque (avalancheux, menace d’éboulement, inondation, systèmes de déclenchements d’avalanches…), le drone se révèle aussi un outils particulièrement utile que l’on devrait voir plus fréquemment dans le ciel des stations françaises au cours des prochaines années. « La société DJI, qui est venue nous voir l’hiver dernière (vidéo ci-dessous) nous a dit que nous étions les premiers à utiliser des drones pour sécuriser un domaine skiable » précise Olivier Gardet. « Je pense qu’à l’avenir, toutes les stations en seront équipées. »

Les autres technologies au service de la station

SNOW SAT : Un GPS embarqué à bord des dameuses et relié à la cartographie du domaine skiable renseigne sur l’épaisseur du manteau neigeux sur les pistes. 12 dameuses sont équipées de la technologie Snowsat qui permet une économique de 8 % sur la consommation de carburant et de 15 % sur la production de neige de culture.

SYSTÈME DE CARTOGRAPHIE : Ce système est relié aux enneigeurs, ce qui leur permet de fonctionner automatiquement et intelligemment pour produire de la neige de manière ciblée. D’importantes économies d’eau sont ainsi réalisées pour la production de neige de culture ainsi que des économies de carburant pour répartir la neige sur la piste.

LES BALISES GPS INTÉGRÉES : Chaque pisteur possède une balise GPS dans son équipement. Un moyen très efficace pour envoyer en intervention le pisteur le plus proche de la zone concernée. Réactivité et efficacité sont les maîtres-mots de cette nouvelle innovation.

SYSTÈME GENDLOC : Il permet de géolocaliser les skieurs qui font appel aux secours sans savoir où ils se situent. Les skieurs sont repérés grâce à leur smartphone en émettant un appel ou en prenant une photo du paysage qui les entoure. L’arrivée des secours est ainsi plus rapide grâce à la vision en temps réel.

 
 
 
 
 
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