« Il est inacceptable qu’un surfeur remette en cause l’intégrité de nos juges »



Cette semaine, la planète surf avait les yeux fixés vers le Surf Ranch en Californie où le coup de gueule du Brésilien Gabriel Medina concernant les critères de jugement de la WSL a créé les polémique. 

Cette semaine, le Brésilien Gabriel Médina est tombé en quarts de finale du Surf Ranch face à Ethan Ewing. Sur Instagram, le triple champion du monde a adressé une missive à la WSL :  “La WSL doit clarifier de toute urgence ses critères de jugement et appliquer un jugement équitable pour préserver l’évolution de la discipline. Comprenez l’importance de cette discussion. Le surf est ma vie et mon amour pour ce sport est inconditionnel. J’y ai mis tout mon cœur et je veux laisser un bel héritage quand il sera temps pour moi de regarder en arrière. »

Dans cette lettre, il dénonce les critères de notation de la WSL.  D’après le champion, la progression et la variété des manœuvres sont moins prises en compte que les figures classiques. Un constat décevant pour les surfeurs créatifs comme lui. Cette prise de position du Brésilien remet sur le devant de la scène la problématique des notations au sein de la WSL, notamment depuis l’apparition des aerials. Gabriel Medina a reçu de nombreux soutiens de la part d’autres surfeurs comme Jérémy Florès, Julian Wilson, ou encore Filipe Toledo. Le post compte plus de 300 000 likes et 18 000 commentaires à l’heure qu’il est.

Compte tenu de l’ampleur prise par cette polémique, la WSL n’a pas tardé à donner une première réponse dans un communiqué officiel pour calmer la situation. « Nous nous engageons à continuer à travailler pour la croissance du sport au Brésil, en soutenant nos surfeurs, nos fans et notre staff par l’intermédiaire d’épreuves, de partenariats et un engagement communautaire. La WSL existe pour permettre aux meilleurs surfeurs du monde d’être en compétition sur les meilleures vagues du monde ».

Mais l’instance internationale a ensuite été beaucoup plus ferme via son PDG Erik Logan qui s’est fendu d’une lettre au ton nettement plus affirmé. « Il est intolérable et cela constitue une violation de la politique de la ligue, que les surfeurs choisissent de ne pas s’engager dans le processus approprié et expriment plutôt leurs griefs sur les réseaux sociaux. (…) Nous rejetons complètement l’idée émise par certains selon laquelle le jugement de nos compétitions est de quelque manière que ce soit injuste ou biaisé. Ces affirmations ne sont étayées par aucune preuve. Les critères de jugement sont fournis aux athlètes avant chaque compétition et chaque athlète peut poser ses questions en amont de la compétition. Aucun des athlètes qui ont fait ces déclarations n’a profité de cette opportunité au Surf Ranch Pro. »

Photo : Pat Nolan/World Surf League

« Par ailleurs, notre règlement permet à tout athlète de revoir le score de chaque vague, avec les juges, et de recevoir une explication plus précises avec les juges sur la note qu’ils ont reçue. Ce procédé est en place depuis un certain nombre d’années et il est le résultat direct du travail effectué avec les surfeurs pour apporter plus de transparence au processus de jugement. Le surf est un sport subjectif, en évolution permanente. Nous sommes ouvert au débat autour de sa progression et des critères utilisés pour juger nos compétitions. Cependant, il est inacceptable qu’un surfeur remette en cause l’intégrité de nos juges qui, comme nos surfeurs, sont des professionnels. »

Cette réaction très ferme de la WSL intervient également après les menaces de mort qu’a subies l’Australien Ethan Ewing après avoir éliminé Gabriel Medina. Un fan brésilien l’a ainsi menacé de le tuer s’il se rendait sur l’étape du World Tour au Brésil à la fin du mois à Saquarema.

Photo : Pat Nolan/World Surf League

Retrouvez en replay le reportage de Riding Zone (émission produite par Puzzle Media) sur les big waves riders à Nazaré.